Le sort de l’abattoir qui appartient à la Fédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ), un membre éminent de l’UPA, dépend encore du gouvernement du Québec.
Québec a déjà prêté 20 M$, la moitié pour financer l’acquisition du seul abattoir ultra moderne de la province. Mais l’autre partie de cette somme est sous la forme du marge de crédit de 10 M$ garantie par Investissement Québec (IQ).
Ce cautionnement de la marge de 10 M$ qui a été accordé par IQ est à l’échéance du 30 septembre prochain. Les fonds propres de l’entreprise étant insuffisants, le maintien de cette marge est indispensable, d’autant que l’abattoir spécialisé en vaches de réforme n’a pas encore atteint le seuil de rentabilité. Son existence même demeure sur la sellette. « Nous négocions avec le gouvernement du Québec afin de trouver une solution pour préserver cet outil », indique Sonia Dumont, porte-parole de la Fédération. Elle estime qu’il convient d’être optimiste, puisque l’abattoir semble avoir un rôle stratégique et intéresse quelques joueurs d’importance. Olymel a fait part de son intérêt par exemple. Mais madame Dumont ne peut pas confirmer cette information, pourtant sortie dans les médias. « Nous essayons de trouver la possibilité de renforcer les capitaux de l’abattoir et de développer son activité. Le fait de faire entrer dans le capital un ou plusieurs joueurs d’importance fait partie des négociations que nous menons actuellement », dit la dame.
« Cet abattoir est considéré comme majeur pour les producteurs de bovins québécois. Mais les lois, plus sévères au Canada qu’aux États-Unis et la montée du dollar canadien posent un problème de rentabilité », a déclaré au Canal Argent, Daniel-Mercier Gouin, professeur en agroéconomie à l’université Laval. Il manquerait 10 000 têtes par année pour atteindre à la rentabilité et la situation se redresserait.
Tous les membres de la FPBQ ne partagent pas ce point de vue sur l’utilité de l’abattoir. Certains n’hésitent pas à déclarer de façon anonyme, que « l’on n’a pas consulté les membres pour l’achat de l’abattoir, et on ne les consulte pas plus actuellement. Pendant ce temps, disent-ils, c’est nous qui payons pour compenser ses pertes alors que la majorité d’entre-nous ne l’utilisons pas ».Une association de défense (ADPB-association de défense des producteurs de bovins du Québec) a été constituée pour contester l’acquisition de l’abattoir et le financement de 20 M$ d’IQ.
Source: La Vie agricole