D’autres mises à pied chez Nadeau Ferme Avicole

SAINT-FRANÇOIS-DE-MADAWASKA, NB, le 12 déc. 2011 /CNW/ – Nadeau Ferme Avicole, le seul transformateur de poulet du Nouveau-Brunswick, annonce aujourd’hui d’autres mises à pied en raison de la diminution de son approvisionnement en poulet élevé dans la province.

Le directeur général de Nadeau Ferme Avicole, Yves Landry, explique : « Depuis des mois qu’on avertit le gouvernement provincial que d’autres pertes d’emploi sont inévitables ici, dans le nord, s’il ne fait rien. Et Nadeau a repoussé cette décision aussi longtemps que possible. »

M. Landry ajoute : « Ce que les gens doivent comprendre, c’est que, au Canada, le poulet est un produit contrôlé. Il est mis en marché selon une législation stricte que le gouvernement a le devoir légal d’appliquer. C’est justement le refus du gouvernement du Nouveau-Brunswick de réglementer l’industrie du poulet qui cause ces pertes d’emploi. Fredericton reste les bras croisés à regarder l’industrie du poulet s’effondrer dans la province. »

Le défaut du gouvernement provincial de veiller au bon fonctionnement de la partie du système national de gestion de l’offre dont il est responsable a permis à une entreprise de monopoliser à elle seule le poulet élevé au Nouveau-Brunswick. Cette entreprise fait abattre presque 80 % du poulet du Nouveau-Brunswick au Québec. C’est maintenant le Québec qui en profite alors que Nadeau Ferme Avicole, le plus gros employeur de la petite région de Saint-François dans le Nord du Nouveau-Brunswick, manque de poulets.

« Au mois d’août, Nadeau a perdu encore 22 000 poulets par semaine, poursuit M. Landry. On a alors décidé de réduire les heures de travail de tous nos travailleurs au lieu de faire des mises à pied. Malheureusement, on ne peut même plus continuer comme ça. On a tout essayé pour limiter les répercussions, mais on n’a plus le choix. Nadeau a résisté aussi longtemps que possible dans l’espoir que le gouvernement comprenne enfin son rôle et commence à réglementer l’industrie, comme la loi le lui impose. Pour pouvoir continuer, il faut qu’on laisse partir des employés. »

M. Landry ajoute que la décision a été très difficile, surtout que Noël s’en vient. « En fin de compte, on a décidé que c’était la chose la plus humaine à faire. On ne voulait pas que les gens restent dans l’incertitude à Noël et se retrouvent avec des factures à payer en janvier sans avoir d’emploi. Il y a près de 30 couples dont les deux emplois dépendent de nous, ici. C’est clair que l’effet est tragique pour ces familles. »

Selon M. Landry, le premier ministre Alward avait la possibilité de corriger les erreurs du passé, mais il a refusé de le faire.

« Le gouvernement du Nouveau-Brunswick doit prendre ses responsabilités et réparer les dégâts causés en 2005, quand la règlementation qui empêchait la formation de monopoles a été abolie. M. Alward était ministre de l’Agriculture quand cette décision a été prise. Aujourd’hui, l’industrie du poulet du Nouveau-Brunswick et les employés de Nadeau Ferme Avicole payent le prix de son refus d’agir. »

M. Landry s’est dit frustré aussi de voir comment la région du Nord du Nouveau-Brunswick est traitée. « C’est facile de nous ignorer, ici dans le nord. Fredericton ne se soucie pas du stress et de l’anxiété qui se vit ici, dans la région. » Il précise que Nadeau Ferme Avicole a invité le ministre de l’Agriculture, Michael Olscamp, et le premier ministre Alward à venir à Saint-François pour entendre eux-mêmes les inquiétudes des employés, mais qu’ils ont refusé ces invitations en disant que ce genre de rencontre ne serait pas constructive. « Ils ne veulent pas être obligés de nous regarder. Ils ne veulent pas admettre que cette communauté souffre énormément. »

L’annonce faite par le premier ministre Alward et le ministre du Développement économique, Paul Robichaud, au sujet du Fonds de développement économique et d’innovation pour le Nord du Nouveau-Brunswick a attisé la colère des gens de Saint-François, qui y voient là une promesse vide de substance. « Si le gouvernement Alward voulait vraiment aider le nord, il commencerait par protéger les emplois qui existent déjà avant d’essayer d’en créer d’autres », commente M. Landry.

M. Landry prévient les entreprises qui envisagent d’investir au Nouveau-Brunswick d’observer la situation de Nadeau Ferme Avicole et d’y penser deux fois avant de venir s’y installer.

« Si le gouvernement refuse de protéger une entreprise cinquantenaire et ses 250 employés quand il a le pouvoir de le faire et qu’en plus il refuse d’assumer le devoir qui lui est imposé par la loi, quel message est-ce que ça envoie aux investisseurs? » demande M. Landry. « C’est un investissement risqué », répond-il.

À propos de Nadeau Ferme Avicole

Établie à Saint-François-de-Madawaska, dans le Nord du Nouveau-Brunswick, Nadeau Ferme Avicole exploite une installation familiale de transformation et d’emballage de poulet qui, depuis plus de 50 ans, fournit aux familles canadiennes du bon poulet de qualité.

Renseignements :
Yves Landry

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