Les Aliments Breton visent le Brésil

Genetiporc a lancé en grande pompe sur le marché brésilien sa lignée de truie Fertilis 25. Un parterre de producteur de porcs brésiliens était réuni, pour l’occasion, mardi 28 février, au Château Frontenac.

Genetiporc, filiale de Aliments Breton, y a vanté les mérites d’une truie pouvant mettre au monde jusqu’à 33 porcelets par an. Ces derniers ont une carcasse plus uniforme et une meilleure conversion alimentaire. Cette nouvelle lignée de truie, obtenue par un processus de sélection et de croisement génétique, est utilisée depuis plus d’un an au Québec.

Selon Jean-Paul Laforest, ancien doyen de la faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l’Université Laval, actuellement directeur du département des sciences animales, ce système de croisement génétique n’a rien d’une révolution. « Les producteurs l’utilisent sur une base régulière depuis 8 à 10 000 ans ».

Genetiporc, au même titre que ses concurrents, sort une lignée tous les 3 ou 4 ans environ. « L’important pour eux, c’est de rester concurrentiels face aux autres entreprises mondiales », explique-t-il.
Organiser le lancement d’une nouvelle lignée est une façon de montrer que l’entreprise défend sa place sur le marché. Le Brésil, 6e puissance économique mondiale, comme l’a annoncé en décembre l'institut de recherche CEBR, est un marché prometteur pour l’entreprise de génétique porcine.

Christian Breton, président de Aliments Breton, explique que la consommation de porc des Brésiliens est de 10 à 14 kg par an et par personne, contre les 24 kg consommés annuellement par les Canadiens. Il a souvent été constaté que plus un pays s’enrichit, plus la consommation de viande de ses habitants augmente. Genetiporc mise là-dessus et vend des produits au Brésil depuis 15 ans.

Le ministre de l’agriculture québécois, Pierre Corbeil, a assisté au lancement. Il démontre ainsi le soutien du gouvernement aux industries qui développent l’exportation dans le monde, et notamment avec l’Amérique du Sud. « La présence du ministre montre qu’il y a un appui gouvernemental aux entreprises qui développent des échanges commerciaux à l’international », confirme Jean-Paul Laforest.

Christian Breton pense que les contrats pour Fertilis 25 pourraient aboutir d’ici trois à six mois. Les laboratoires de Genetiporc travaillent déjà sur la future lignée de truie. Désormais, l’entreprise se concentre pour améliorer les qualités maternelles et la conversion alimentaire de l’animal. L'augmentation du prix du grain est devenue la principale préoccupation des agriculteurs à travers le monde.

Avec 30 à 35 %, l’industrie porcine se trouve au deuxième rang des recettes agricoles du Québec, juste derrière l’industrie laitière. Vendre des truies très productives aux concurrents des agriculteurs québécois peut sembler paradoxal, alors que leur activité représente une des plus importantes parts des exportations de la province. Mais selon Jean-Paul Laforest, prendre les devants dans le jeu du commerce mondial ne peut être qu’un avantage. Cela permet aussi de « maintenir son avance quant à la qualité génétique de ses produits », confie-t-il, en illustrant : « pour être le meilleur, un marathonien ne doit-il pas se confronter à ses concurrents et parcourir le monde pour s’améliorer ? »

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