Pour Sylvain Charlebois, professeur en études économiques de l’université de Guelph, les contribuables payent trop cher pour exporter le porc québécois. Cela n’a pas forcément lieu d’être a-t-il confiait à La Presse au début de l’été. La vente de porcs québécois que ce soit au Japon, aux États-Unis ou en Russie a rapporté en 2011, 1,13 milliards de dollars. Une hausse de 22,4 % par rapport à 2010. L’ASRA (assurance de stabilisation des revenus agricoles) a versé en 2011 aux producteurs de porcs québécois 154 millions. Ce versement vient en compensation entre le prix de vente et le cout de production du porc. Voilà donc un produit qui ne se vend que si L’État en paye une partie.
On peut s’en offusquer mais il faut voir cela comme une façon de soutenir un secteur économique au même titre que d’autres pans industriels bénéficie de subventions pour leur recherche et développement ou leurs exportations. Chaque porc subventionné est la garantie du maintien de milliers d’emplois au Québec précisait aussi au journal La Presse cet été, Daniel-Mercier Gouin, professeur d’agroéconomie à l’Université Laval.
La question fondamentale dans le secteur porcin, sans remettre en cause l’aide à la production et à l’exportation, est de savoir s’il est prioritaire de privilégier la production intégrée qui profite à quelques rares familles en charge de plusieurs filières ( créatrices de milliers d’emplois reconnaissons-le ) ou d’orienter les sommes versées par l’État directement à des fermes dites familiales dont la philosophie est la production et le maintien de petite structure dans les milieux ruraux du Québec. Voulons-nous d’une agriculture familiale ou d’une agriculture industrielle ? La vraie question est : Pour chacune de ces méthodes, quels en sont les impacts sociaux, économiques et environnementaux ? Quels avantages un gouvernement peut-il trouver à permettre l’application de l’ASRA autant aux fermes familiales qu’aux structures industrielles ? Doit-on traiter l’agriculture au même titre qu’un autre secteur industriel ? Toutes des questions qui seront étudiées dans les prochains numéros de La Vie Agricole. Ce mois-ci, retrouvez la réaction de Charles Proulx, producteur indépendant, à l’entrevue réalisée avec l’intégrateur Christian Breton, le mois dernier !
Yannick Patelli