Cultivons l’avenir 2 : désengagement du gouvernement canadien

LONGUEUIL, QC, le 17 sept. 2012 /CNW Telbec/ – L’Union des producteurs agricoles trouve inapproprié le désengagement canadien dans la gestion des risques de nos entreprises agricoles (Cadre stratégique agricole Cultivons l’avenir 2), tel que confirmé par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux le vendredi 14 septembre dernier, à Whitehorse (Yukon).

« On s’explique d’autant plus mal ces coupures que le partage des risques en agriculture et l’existence de programmes efficaces en la matière sont déterminants dans les décisions d’investir ou non des agriculteurs. Les variations climatiques et la volatilité des prix sont telles dans notre secteur que le développement de l’agriculture n’est possible que dans un certain horizon de stabilité et de prévisibilité », a déclaré le président général de l’Union des producteurs agricoles, M. Marcel Groleau.

Des changements importants aux programmes Agri-Stabilité et Agri-Investissement, principaux piliers en matière de protection de sécurité du revenu, voire les seuls dans certaines spécialités (horticole et maraîchère, notamment), ont en effet été annoncés au terme de la réunion 2012 des ministres de l’Agriculture. Selon des estimés préliminaires, les paiements annuels versés aux entreprises agricoles seraient réduits de 30 % à 50 %, soit des économies de 440 millions $ pour les gouvernements fédéral et provinciaux. De ce montant, le gouvernement canadien économiserait 264 millions $, dont seulement 80 millions $ seront réinvestis en agriculture, le reste étant retourné au Trésor canadien. Selon nos évaluations, il s’agirait, pour le Québec, d’une perte annuelle en fonds fédéraux d’entre 30 millions $ et 50 millions $.

Soulignons par ailleurs que le nouvel accord quinquennal (avril 2013 à avril 2018) prévoit une hausse de 50 % des investissements en initiatives stratégiques (autres que la gestion des risques) à frais partagés. La part annuelle consacrée par le gouvernement fédéral dans ces investissements passerait ainsi de 160 millions $ à 240 millions $. De ce montant supplémentaire, le Québec n’obtiendrait toutefois qu’environ 11 millions $ (estimé). Ces investissements supplémentaires sont donc loin de compenser pour les coupures annoncées dans les programmes de sécurité du revenu, et l’Union suivra de très près la poursuite des consultations sur les programmes de gestion des risques, tel que le gouvernement fédéral s’y est engagé vendredi, et les ajustements pouvant leur être apportés, le cas échéant.

Tout en faisant valoir certains des éléments positifs annoncés vendredi dernier, dont le soutien réaffirmé à la gestion de l’offre, la possible amélioration de l’assurance récolte pour les productions fourragères (particulièrement dans le foin), la poursuite d’un programme audacieux qui ouvre de nouveaux marchés et la création d’un nouveau comité d’innovation visant à définir une vision à long terme pour l’agriculture, le président général de l’Union a tout de même indiqué qu’Ottawa fait une erreur en prenant prétexte du répit relatif que traverse actuellement l’agriculture canadienne dans certaines productions pour réduire sa couverture des risques, surtout dans une économie mondiale encore très fragile. « Au contraire, il aurait fallu en profiter pour renforcer les bases de notre secteur agricole afin de générer les investissements qui vont stimuler sa compétitivité. L’avenir de l’agriculture du Québec et la possibilité de développer une politique agricole forte et efficace seront grandement affectés par la décision du gouvernement canadien », a conclu M. Groleau.

Source :

Éliane Hamel
Directrice, Service des communications
Union des producteurs agricoles

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