Par Annie Cloutier
Le Congrès mondial des agronomes qui a eu lieu à Québec du 17 au 21 septembre dernier est un évènement international qui a réuni plus de 800 participants provenant de 26 pays. Le thème du congrès était « nourrir le monde ». Un défi colossal selon les intervenants qui ont participé au congrès.
Ce thème, qui a été choisi il y a quatre ans lors du Congrès mondial des agronomes de Madrid, par les organisateurs, est toujours d’actualité. Avec la sècheresse de l’été dernier aux États-Unis et la baisse des stocks de céréales, tous les intervenants étaient concernés par le problème de nourrir la planète.
Questions fondamentales
« Nous avons eu droit à des conférences qui posaient des questions fondamentales quant à l’avenir de l’humanité. Les soixante conférenciers ont permis aux agronomes de partout à travers le monde de réfléchir sur les enjeux de la situation alimentaire » indique Michel R. Saint-Pierre, président du comité organisateur.
« Il est important que nous puissions sortir de notre zone de confort pour constater l’ampleur de la situation mondiale. Bien que nous sommes chanceux au Québec de vivre dans l’abondance, il y a près d’un milliard de personnes sur la planète qui souffrent de malnutrition » ajoute-t-il. Un des objectifs du congrès était de permettre aux agronomes de faire une prise de conscience afin qu’ils puissent s’impliquer davantage dans cette situation. On compte près de 3000 agronomes membres de l’Ordre des agronomes du Québec.
La Déclaration de Québec
À la fin du congrès, les organisateurs ont proposé aux participants de prendre part à la Déclaration des agronomes 2012. Celle-ci qui indiquait que les agronomes participants s’engageaient dans une démarche d’informations plus soutenue et qu’ils acceptaient de mieux sensibiliser la population aux enjeux de nourrir la planète. Ce fut un accord unanime de tous les participants en présence de la présidente de l’Association mondiale des ingénieurs agronomes.
Des sommités du monde agronomique ont fait le constat que la rareté de l’eau, la malnutrition et les famines peuvent conduire notre monde à des crises majeures pouvant conduire à des guerres. La solution ne semble pas résider dans l’augmentation de la productivité des multinationales comme celles-ci le prétendent. Toutefois, selon eux, pour nourrir la planète d’ici 2050, la production agricole devra augmenter de 60 %.
Pour les producteurs québécois, M. Saint-Pierre croit qu’il est important de bien se situer dans le contexte mondial et ne pas seulement penser au local. Il faut se poser la question comment peut-on contribuer à abaisser la faim dans le monde avec ce que nous produisons. Peut-on produire plus ? Il ne faut pas non plus oublier les sols non exploités. Les agronomes devront contribuer à cette réflexion afin d’orienter la production au Québec comme partout dans le monde, à son avis.