par Jean-Pierre Lemieux
En se taisant “c’est le plus grand pouvoir qu’on laisse à ceux qui abusent”. ” Se taire c’est accepter leur joug, c’est accepter l’inacceptable”. Avec tout ce qui est révélé au Québec depuis quelques mois, la présidente de Solidarité rurale du Québec constate que des gens savaient, certains depuis peu, d’autres depuis longtemps.
“Si on ne dit rien, on a déjà perdu”. Au cours d’une entrevue à son bureau de Nicolet, Mme Claire Bolduc, une pionnière du mouvement de Solidarité rurale, a bien voulu nous parler de son message de fin d’année.
“À faire le bilan de la dernière année on se demande ce que ça va prendre pour qu’on réagisse!” Selon Mme Bolduc il faut combattre la culture du silence sans toutefois instaurer une autre forme de culture de la peur ni se lancer dans des dénonciations tous azimuts.
“S’occuper de ce qui se passe autour de nous, se mêler de nos affaires, voilà la vraie façon de contrer le silence”. Tant vaut le village, tant vaut le pays selon un slogan de Solidarité rurale du Québec.
En souhaitant qu’en 2013 des voix fortes résonnent partout au Québec, Mme Bolduc voudrait que le Québec retrouve l’espace du débat que nous avons perdu. Un vrai débat c’est positif, c’est long mais ça ne divise pas nécessairement. Si cela divise, estime-t-elle, c’est que nous avons échappé nos leaders.
“Ceux qui ont l’opportunité du micro ont le monopole du message.” Le silence peut nous faire perdre ce qu’on a. Individuellement nous sommes faible mais collectivement nous sommes fort “au point que toutes les machines vont s’arrêter devant nous”.
Mme Bolduc a terminé l’entrevue par un cri du cœur: “Ça presse d’arrêter de se taire”. Voyez la vidéo de l’entrevue.
Solidarité rurale est née en 91 après les états généraux du monde rural organisés à la suite des états généraux sur l’agriculture de l’UPA puisque l’UPA avait compris que c’était tout le village qui était remis en question.