La prévision d’ensemencement du USDA est maintenant chose du passé. On sait maintenant que les producteurs américains sont en train de semer 97,3 millions d’acres de maïs, comparativement à 95,9 millions en 2012. Pour la fève de soya, c’est 77,1 millions d’acres qui est prévu, comparativement à 76,6 millions d’acres en 2012.
La prévision du USDA était au niveau que s’attendait le marché donc pas de surprise à ce niveau. C’est l’estimé de l’inventaire de maïs qui a choqué le marché le 28 mars dernier. Le USDA avait estimé l’inventaire au 1 mars 2013 à 5,4 milliards de boisseaux alors que le marché l’évaluait à 8% plus bas.
À ce moment, le marché à terme de Chicago a chuté de $1,00 le boisseau sur le contrat de maïs de mai 2013, équivalent à $40 la tonne. Cette baisse a été exagérée par la liquidation rapide des fonds d’investissement qui détenaient des positions d’achats avant la publication du rapport. Comme les fonds reviendront à l’achat, le marché reprendra une partie de cette baisse. La hauteur de la hausse dépendra des conditions météo qui règneront pendant les semis.
La rareté du maïs aux USA n’existe pas au Québec. La combinaison de l’abondante récolte de la saison 2012 et les très hauts prix reçu par les producteurs ont fait que les inventaires à la ferme sont très élevés en ce moment. Le Québec devra exporter environ 400 000 tonnes de maïs d’ici la fin de septembre. En date du début avril, aucune vente à l’étranger ne semble avoir été faite sur le St-Laurent. Comme la base du maïs québécois est $0,50 le boisseau trop élevé sur les marchés internationaux, une baisse de la base est inévitable. Cependant, comme le prix du maïs à Chicago est au centre d’une fourchette de $4,00 à $8,00 le boisseau, c’est le prix de Chicago qui fera la différence entre un prix local de $200 ou de $250 la tonne. À moins de sérieux problèmes météo, le maïs n’atteindra pas $300 la tonne en 2013.
Le Club des 300, vous connaissez? Une liste longue comme le bras de producteurs qui veulent avoir $300 pour leur maïs depuis l’automne dernier. Pour obtenir $300, le maïs à Chicago devra atteindre au moins $7,50 à $8,00 le boisseau. À ce niveau, la récolte américaine devra être à risque à cause de la météo. Deux années consécutives? J’espère que les membres de ce club n’établissent pas leurs objectifs de prix sur des prévisions météo.
Le marché a un problème avec le modèle de rendement du USDA. On peut voir sur le graphique que pour 2013, celui-ci prévoit un rendement de 163,5 boisseaux à l’acre. Il s’agit d’un rendement qui a été atteint seulement que 2 fois dans les dernières 20 années. Plusieurs pensent que le modèle ne reflète plus la réalisté climatique et que les variétés de maïs actuelles ont de la difficulté à performer dans un stress hydrique.
Il faut utiliser les faits, pas les rumeurs, spéculations et prévisions du jour. Les faits sont que les inventaires de maïs sont de 50% inférieur à ceux de 2012 et que la récolte américaine devra rendre au moins 150 boisseaux à l’acre pour calmer le marché.
Le besoin d’obtenir un bon rendement de maïs en 2013 mettra beaucoup de pression sur le prix du maïs à Chicago. Cela se traduira par beaucoup de hausses et de baisses rapides à partir de maintenant jusqu’à tard dans l’été. Ayez des objectifs réalistes et respectez-les.