Une agriculture sans pesticides est-ce possible ?

(YP) Les pesticides souvent décriés peuvent aussi être louangés pour leurs propriétés permettant de détruire des insectes nuisibles à la production. Si le Québec se situe malheureusement parmi les pays ayant le pourcentage le plus élevé de résidus de pesticides dans ses fruits et ses légumes, le Canada dans son ensemble a un pourcentage de résidus beaucoup plus bas que le Québec étant seulement à quelques points des plus faibles consommateurs de pesticides soient le Costa Rica et l’Afrique du sud.

Les pesticides pour nourrir le monde !

Un des arguments forts en faveur de l’utilisation des pesticides dans le milieu agricole en est un économique. Selon Partenaires Agricoles S.E.C, sans produits antiparasitaires, les rendements des cultures au Canada – et dans le monde – pourraient chuter de 40 % de plus. Et cela aurait bien évidemment des effets dévastateurs sur l’approvisionnement mondial en aliments. L’augmentation de la population de 140 % de 1950 à 2007 a nécessité l’utilisation des pesticides selon ses défenseurs. Et tout en augmentant la production pour nourrir plus de monde on aurait contribué à diminuer le coût global de la consommation. Un canadien ne dépenserait plus que 10 % de son revenu pour alimentation aujourd’hui contre 18 % en 1960.

Pas nouveau

L’utilisation des pesticides en agriculture remonte à l’antiquité tout comme l’usage du soufre paraît remonter à 1000 ans avant J.C. Des plantes connues pour leurs propriétés toxiques ont été utilisées comme pesticides (par exemple, au Moyen Âge, les aconits contre les rongeurs) et les produits arsenicaux sont connus en Chine dès le XVIe siècle écrivaient Partenaires Agricoles SEC dans un récent bulletin. Au cours de la première guerre mondiale, l’usage du chlore (gaz moutarde), utilisés comme armes chimiques de guerre ont permis de mettre en évidence les propriétés insecticides de certains de ces composés chlorés.

Ailleurs dans le monde

La consommation mondiale de pesticides est en augmentation constante depuis les années 40, passant de 0,49 kg / ha en 1961 à 2 kg / ha en 2004. 20 % de la surface totale des États-Unis et 35 % de celle de la France sont soumises à des traitements.
En 2004, les ventes globales de l’industrie des pesticides au Canada ont atteint un montant de 1,33 milliard $, dont 77 % pour les herbicides, 10 % pour les fongicides et 6 % pour les insecticides (CropLife Canada, 2005).

Les pesticides employés pour lutter contre les organismes nuisibles peuvent se retrouver dans l’environnement. Ils risquent alors d’engendrer une contamination ponctuelle ou diffuse

Danger environnemental

On sait aussi depuis plusieurs décennies que les pesticides peuvent occasionner des risques pour l’environnement, la santé des organismes vivants et la santé humaine. Depuis les années 1970, certains pesticides largement utilisés ont été interdits après qu’on eut mis en évidence leurs propriétés particulièrement dangereuses (ex. : DDT, lindane).

Malgré les faibles niveaux d’exposition généralement rapportés, plusieurs incertitudes demeurent quant aux effets à long terme des pesticides, sur la santé humaine. Par exemple, les effets perturbateurs endocriniens sont une source importante d’inquiétudes. Selon l’Endocrine Disrupter Resource Center (EDRC) des États-Unis, il ne suffirait que de concentrations infimes (ppb ou ug/l) dans l’organisme humain pour que certains pesticides aient des effets sur le système endocrinien.

Indispensables ?

Malgré son impact indéniable sur l’agriculture et sur l’environnement, il ne faut pas toutefois perdre de vue que les pesticides ont constitué malgré tout, un progrès pour l’agriculture et ils ont permis d’assurer une production alimentaire de qualité. L’augmentation des rendements des terres agricoles a aussi permis de limiter la déforestation. Les experts estiment que leur utilisation, en 50 ans, a permis de préserver 50 % de la surface de la forêt actuelle. Leur utilisation a également permis d’éradiquer un grand nombre de maladies parasitaires très meurtrières, ou d’en limiter la propagation.

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