Des pêchers de France sans pesticides

André Librex est une personne très persévérante. Lorsqu’il a quitté le sud de la France pour suivre au Québec son amoureuse Diane Garant il y a quelques années, il a également décidé d’apporter avec lui une parcelle de cette région méditerranéenne qui lui était si chère. Aujourd’hui, il croque avec joie dans le fruit de ses efforts: de délicieuses pêches!

Les pêches qu’il récolte dans ses arbres forts et sains sont petites, juteuses, sucrées à souhait et possèdent la chair blanche caractéristique des fruits qui poussent habituellement dans des pays au climat moins rude que celui que l’on connaît au Québec.
«Les pêches que l’on retrouve dans les pays nordiques sont en fait le résultat d’un croisement entre un pêcher et un abricotier et son fruit est plus gros et d’une couleur plus jaune à l’intérieur. Mes pêches n’ont quant à elles subi aucune modification génétique», explique le propriétaire du Lavandou, l’exploitation agricole où la lavande fut le premier produit qu’il a fait croître en terre québécoise, il y a maintenant 25 ans.

Il faut dire qu’André Librex avait bien choisi sa région. La municipalité de Franklin en Montérégie est située à l’extrême sud du Québec, dans un microclimat où la neige ne tombe pratiquement jamais l’hiver.

Artiste peintre de profession, André Librex aime observer la nature et tenter de nouvelles expériences. «Lorsque je mange un fruit, je sème son noyau ou ses pépins et j’observe comment il réagit, comment il se développe».
Il y a plus de 10 ans maintenant, ce dernier a tenté de faire pousser un pêcher sur sa terre. Tout d’abord protégé du vent, il a attendu que le premier plan produise des fruits. Ce qui a pris trois ou quatre ans. Il a récupéré le noyau de ce premier fruit et a entrepris de faire pousser sa première génération de pêchers sans protection hivernale.
«J’ai planté un plan près de la rue, sans aucune barrière pour le protéger du vent et du froid ni du sel déversé sur les routes en hiver. Aujourd’hui, j’en suis rendu à ma cinquième génération de pêchers, plantés en plein champs et mes arbres sont magnifiques. L’an dernier, l’un d’eux a produit 250 pêches».

Un pêcher de trois ans produit ses premiers fruits, souvent deux ou trois belles pêches. Il est à sa pleine maturité à cinq ans et peut produire de nombreux fruits.

Il y a maintenant 5 ans que le plan d’origine n’existe plus, mais les futures générations sont très prometteuses.

Une trentaine de pêchers poussent dans son verger, sans engrais, ni pesticides ou insecticides. Environ une centaine d’autres ont été créés par la suite pour la vente et la transplantation chez d’autres producteurs. Les fruits récoltés servent quant à eux à la confection de confiture ou sont dégustés par les propriétaires du Lavandou et leurs proches.

«C’est un peu par nostalgie que j’ai débuté l’exploitation des pêchers et aujourd’hui, je ne regrette pas d’avoir persévéré dans mes efforts», termine André Librex.

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