“En attendant la fin du monopole, l’Union paysanne défend des agriculteurs”, Benoit Girouard

Par Jean-Pierre Lemieux

Depuis presque douze ans, l’Union Paysanne se présente comme une solution de rechange, comme une autre façon de faire en matière de syndicalisme agricole. Depuis plusieurs années l’organisme n’est plus seul à réclamer la fin du monopole de l’Union des producteurs agricoles.

Même après toutes ces années, de l’aveu même de son président , M. Benoît Girouard, l’organisme n’est pas connu de tous. Lors d’une entrevue M. Girouard a fait remarquer qu’il était très difficile de rejoindre les agriculteurs pour leur offrir directement des services .

« Nous n’avons pas accès à la liste des agriculteurs du Québec. On a fait une démarche légale pour avoir accès à la liste des producteurs et ça bloque actuellement au bureau d’un sous-ministre. La seule chose qui bloquerait cela c’est une commande administrative ou politique. Légalement on a tout fait ce qu’il y avait à faire avec un avocat spécialiste en droit d’accès à l’information. Ça reste le principal problème pour n’importe quelle organisation pouvoir rejoindre les agriculteurs sur le terrain, on n’a pas accès à la liste ».

M. Girouard a aussi fait remarquer que son organisme n’a pas une couverture égale dans toute la presse spécialisée.

Un cas parmi d’autres

À chaque semaine l’Union paysanne reçoit des appels de gens qui veulent se « débarrasser » de l’UPA. M. Girouard souligne le cas d’un agriculteur qui cesse la production et ne sait pas comment faire, comment convaincre qu’il n’a plus à payer sa cotisation à l’UPA. « Nous aidons aussi présentement un agriculteur qui veut contester sa cotisation devant la cour des petites créances. Nous l’aidons à préparer son dossier ».

M. Girouard ajoute : « Nous sommes à compiler des statistiques sur les décisions de la Régie des marchés agricoles sur les plans conjoints pour analyser ces données en relation avec des démarches faites par l’UPA. Nous sommes capable de percevoir que l’UPA a utilisé la Régie pour ‘allonger son bras’ pour aller chercher des producteurs ».

Ce que l’Union paysanne cherche à savoir c’est « le lien entre la hausse des poursuites dans certains secteurs et l’instauration de modèles contrôlés par l’UPA ».

M. Girouard constate que le système est « cadenassé ». « Il y a eu un seul interlocuteur pendant 40 ans qui s’est développé complètement en vase clos. C’est difficile de contester le système car depuis le temps ils ont été capable de l’appuyer sur des législations ».

Le président de l’Union paysanne souligne la victoire l’an dernier des Céréaliers du Québec mettant fin à l’Agence de vente obligatoire que voulait imposer la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec (UPA).

« Ça été long et a épuisé l’organisation mais ils ont gagné. Il faut pourtant resté vigilant, le fond du problème c’est le monopole » conclu M. Girouard.

Fin du monopole

Si le monopole syndicale en agriculture prenait fin, l’Union paysanne chercherait à mettre fin à la cotisation multiple. « Je connais des gens, ils sont quatre propriétaires de la ferme, ils paient quatre cotisations syndicales. Le syndicalisme agricole ne doit pas se faire sur le dos des producteurs ». L’Union paysanne favoriserait une cotisation par ferme.

Selon M. Girouard, la fin du monopole « va forcer l’ouverture des plans conjoints pour que les autres syndicats puissent y siéger. La tendance va être renversée ». Il donne l’exemple de l’Ontario qui a plus de contingentements que le Québec plus de plans conjoints » et estime qu’à cause du pluralisme dans cette province, « leurs plans conjoints coûte moins cher qu’au Québec. Le syndicat ne vient pas se financer à l’intérieur du plan conjoint on est plus dans la dynamique ‘ être au service des agriculteurs’ »

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