DEP : le plasma sanguin devenu le suspect

Jusqu'à tout récemment présent dans quasiment toute la nourriture donnée au porcelet, le plasma sanguin en est maintenant banni. Le virus de la diarrhée épidémique porcine (DEP) a été découvert à la mi-février par l'Association canadienne d'inspection des aliments (ACIA). C'est de cette manière que des porcelets de plusieurs fermes en Ontario auraient été contaminés.

Il y a plus de trois semaines la compagnie Grand Valley Fortifiers en Ontario a procédé à un rappel volontaire de ses « moulées premier âge » en disant vouloir remplacer le plasma sanguin de ses moulées. À ce moment-là on ne parlait pas de contamination, cela paraissait simplement comme une mesure de précaution.

« Certaines compagnies comme la nôtre ont des recettes avec plasma et d'autre sans plasma. L'ensemble de l'industrie en utilise car c'est un ingrédient très efficace » de dire Yan Turmine de Bélisle Solution Nutrition. Jusque-là les mesures de protection touchaient le transport. Pour M. Yan Turmine ce qui a fait réorienter les recherches c'est quand le virus a été détecté à L'Ile-du-Prince-Edward, le transport n'étant pas le suspect numéro un à cet endroit.

Tout un choc !
Selon M. Turmine cette nouvelle a causé tout un choc dans l'industrie de l'alimentation animale. Le 18 février l'AICA a annoncé avoir fait des analyses auprès de Grand Valley Fortifiers en Ontario le fournisseur de toutes (sauf une) les fermes touchées.

Le 3 mars, dans un autre communiqué, l'ACIA affirme que « Les analyses scientifiques effectuées par l'Agence canadienne d'inspection des aliments ne permettent de confirmer l'existence d'un lien entre les aliments du bétail contenant du plasma sanguin et les cas de diarrhée épidémique porcine (DEP) signalés au Canada ». Ils ont trouvé du virus de la DEP vivant mais ne peuvent conclure que ce sont les aliments contenant du plasma sanguin qui ont causé la maladie.

Dans son dernier communiqué l'Équipe québécoise de santé porcine (EQSP) recommande: « dans ce contexte, après consultation auprès de son comité vétérinaire et son comité nutrition, par principe de précaution, recommande aux fabricants québécois d'aliments pour animaux de ne plus utiliser d'ingrédients protéiques de source porcine (par exemple : plasma sanguin, farine de viande et protéine de porc) dans les aliments destinés aux porcs ».

L'ACIA répète que la DEP « ne pose aucun risque pour la santé humaine et pour la salubrité des aliments ». Comme l'ÉQSP l'ACIA insiste : « l'adoption de protocoles de biosécurité appropriés demeure la meilleure façon de prévenir l'introduction ou la propagation de cette maladie au Canada ».

Pour M. Turmine l'impact économique pourrait être très fort car le prix de la viande, dont le porc, est en hausse. Pour pouvoir en profiter un producteur doit avoir du porc à vendre d'où l'importance de faire tout ce qu'il faut pour ne pas être touché par le virus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *