La récente déclaration du chef de la Coalition Avenir Québec, M. François Legault, réclamant une réforme du mode de scrutin pour y introduire une « proportionnelle » a inspiré le président de l'Union paysanne, M. Benoit Girouard : « Tout le monde comprend que cela s'applique à l'Assemblée Nationale mais pourquoi cela ne serait pas aussi bon pour les agriculteurs? » se demande-t-il.
C'est comme demander une réforme pour faire plus de place au pluralisme, estime-t-il. « On ne peut pas demander un pluralisme des voix à l'assemblée nationale si on ne l'accorde pas à une partie importante de la société, les agriculteurs, qui sont des chefs d'entreprises ».
« On vient de fêter les 75 ans de l'acquisition du droit de vote des femmes mais les agriculteurs n'ont pas voté (pour leur appartenance à un syndicat) depuis plus de 40 ans »
L'Union paysanne demande aussi une réforme d'une institution démocratique, « j'aimerais bien ça voir la CAQ se joindre à nous et demander un réforme du mode de scrutin en agriculture ».
Pour L’union paysanne, les politiciens fuient le débat !
Dans une entrevue récente avec La vie agricole, M. Marcel Groleau, le président de l'Union des producteurs agricoles répétait que son organisation n'était pas un monopole mais une « accréditation unique » et mettait au défi l'Union paysanne de demander à la Régie des marchés agricoles d'organiser une consultation. Il n'en est pas question pour M. Girouard car la question n'est pas de savoir si les agriculteurs veulent ou non d'un monopole. « On ne veut pas remplacer l'UPA, ce qu'on veut c'est le pluralisme » de dire M. Girouard.
Il n'est pas question non plus de se servir des tribunaux, une solution beaucoup trop coûteuse et, estime M. Girouard, qui pourrait plaire à certains politiciens leur permettant de « fuir le débat ». Québec Solidaire est clairement contre le monopole syndical de l'UPA. Alors, qui pourrait dénouer la situation?
Pour M. Girouard la question est politique et « Pierre Paradis est bien placé pour le faire ».
C'est même une question éthique selon lui car c'est empêcher des entrepreneurs de s'associer. « Le fruit est mûr » selon le président de l'Union paysanne.