Georges Plassat, pdg du groupe Carrefour, géant de la distribution en France et dans le monde s’est confié au journal Le Figaro le 10 octobre dernier et a déclaré que la concurrence à outrance entre les distributeurs a des effets pervers au détriment de la qualité des produits et de la stabilité de l’emploi : “ La guerre des prix fragilise l’emploi et se termine sur des ruines“ a-t-il déclaré au quotidien français.
Assez étonnant quand on sait que le groupe Carrefour et le groupe Leclerc se sont faits et se font encore une guerre terrible pour offrir le plus bas prix au consommateur et souvent au détriment du producteur. Il a dit dans le cadre de son entrevue avec Le Figaro : “ La concurrence exacerbée conduit à des rapprochements d’entreprises ou de centrales d’achat qui accentuent la pression sur les prix. (…) Les affrontements deviennent brutaux. (…) Il y a un paradoxe à vouloir toujours baisser les prix alors même que les normes sont de plus en plus exigeantes.“
S’il reconnait que la concurrence est souhaitable il dit aussi : “ Quand une entreprise commence à réduire ses effectifs pour nourrir la guerre des prix, elle avance dans la mauvaise direction. L’homme ne peut pas être la seule variable d’ajustement dans les entreprises. (…) En réalité, la guerre des prix n’a jamais créé aucun pouvoir d’achat. Les prix baissent, les salaires stagnent et les impôts montent. (…) On finit par confondre prix bas et “juste prix“. Le juste prix est celui qui rémunère le talent, le travail et l’investissement. “
Pour Ivan Letessier, chroniqueur économique au journal Le Figaro : “ Trop de prix bas tue l’emploi! L’intense guerre des prix à laquelle se livrent les distributeurs depuis trois ans s’est transformée en une spirale infernale menaçant la filière agroalimentaire. (…) Non seulement la guerre des prix ne libère pas du pouvoir d’achat, mais elle finit par en détruire!“