Le Canada a interdit l’utilisation de l’hormone de croissance bovine somatotropine (BST) à la fin des années 90 non pas pour des raisons de santé humaine mais pour la protection de la santé des animaux. Après des études internes, Santé Canada n’a trouvé aucun danger pour la consommation humaine.
À la même époque, l’Union européenne a publié un rapport confirmant que la BST augmente de façon importante les problèmes de santé de l’animal mais a admis qu’il n’y a rien liant la BST à des problèmes de santé humaine.
On l’utilise aux États-Unis pour augmenter le rendement laitier des vaches. Ceux qui veulent du lait sans BST doivent payer leur lait plus cher, car il faut dédoubler toute la chaîne d’approvisionnement, un peu comme on doit le faire pour du lait bio pour éviter toute possibilité de contamination.
Pas de cause canadienne à défendre
Je ne suis pas certain que le Canada pourra justifier scientifiquement une interdiction de l’importation de produits laitiers américains qui ont utilisées la BST comme le demandent certains. Il n’y aurait pas de cause canadienne à défendre car ce sont leurs vaches qui sont en cause.
Tout au plus, le Canada pourrait essayer d’invoquer le principe de précaution un peu à la manière des européens qui l’ont utilisé comme moyen de retarder l’importation de produits OGM chez eux et leur donner mauvaise réputation. Vu que la science va bientôt reprendre du gallon au gouvernement fédéral, je doute que cette approche plutôt « politique » soit bien populaire auprès des scientifiques de Santé Canada.
La BST à l’encontre de nos valeurs
Reste la question du traitement des animaux. L’impact sur la santé animale a été démontré scientifiquement et on sait que le Canada décourage la maltraitance des animaux. A l’instar de l’Ontario et du Manitoba, le Québec s’apprête à légiférer sur cette question. L’importation de produits qui font usage de BST est donc possiblement immorale et va certainement à l’encontre de nos valeurs. Il y a sûrement quelque chose à explorer dans cette voie.
Finalement, il y aurait peut-être lieu d’exiger par déclaration obligatoire sur l’étiquette si le produit canadien ou importé a été fabriqué à l’aide de BST.