Jacques Cartier,président du Conseil des Entrepreneurs Agricoles (CEA), a réagi à la Stratégie québécoise sur les pesticides et rappelle que l’atrazine tant décriée est déjà une marginalité.
Personne n’est contre la vertu
« Si on nous propose des produits pesticides équivalents, ayant le même effet, cela ne nous posera pas de problème !».
Jacques Cartier, le président du CEA, n’est pas opposé à l’initiative de David Heurtel, le ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la lutte aux changements climatiques.
Mais il souhaite ardemment une concertation avec les producteurs. Les membres du CEA qui sont concernés par le plan gouvernemental, sont des céréaliers, des maraichers, des producteurs de pommes, de pommes de terre, des érablières…
Préserver les conditions de concurrence au Canada et à l’international
Jacques Cartier craint que les biopesticides proposés soient beaucoup plus chers. Il pense aussi que « les contrôles, les sanctions et la paperasserie que cela risque de produire, diminuent la capacité concurrentielle des producteurs québécois. Quel sera le rôle exact des agronomes ? Je ne suis pas certain que tous ont les compétences nécessaires dans le domaine des herbicides ».
Que vont devenir les producteurs québécois ?
Selon Jacques Cartier, l’initiative québécoise ne peut pas réussir si elle ne coopère pas avec nos voisins. Il prend l’exemple des provinces de l’ouest qui produisent 75% du miel.
« Nous sommes confrontés à des concurrents internationaux comme l’Argentine, qui peut faire deux récoltes chaque année. Nous ne sommes pas contre le progrès technologique, mais cela ne doit pas nous empêcher de contribuer au développement de l’économie du Québec.“
Un biopesticide aspergé peut être dangereux lui aussi !
Jacques Cartier n’est pas contre la vertu, mais il estime que les pesticides les plus à risque comme l’atrazine sont déjà marginaux au Québec, depuis plus de 25 ans. « Ce sont de simples produits d’accompagnement. Les producteurs font déjà leur part pour préserver l’environnement, par la rotation des cultures, l’utilisation de mouches stériles, et de nouvelles variétés de semences qui ne nécessitent pas de pesticides ».
Jacques Cartier croit que tous les produits pesticides, y compris les biopesticides, peuvent être aussi dangereux lorsqu’ils sont utilisés par voie aérienne et se répandent partout.
« Nous sommes déjà respectueux de l’environnement et de la santé de nos clients. Nous devons protéger aussi les pollinisateurs comme les abeilles, qui sont indispensables à nos cultures, ils font partie de nos équipes ».