L’utilisation et par le fait même, la vente de biomasse agricole, pourrait se développer au Québec et offrir de nouvelles possibilités aux producteurs agricoles. Les avancées technologiques dans le domaine des biocarburants fabriqués à partir de matière ligneuse d’origine végétale, jumelées à l’accroissement de la demande pour ces carburants, pourraient bientôt aboutir sur de nouveaux débouchés pour les résidus ligneux d’origines agricoles et forestières.
Bien que ces marchés demeurent pour l’instant expérimentaux, bien des énergies sont déployées pour trouver des moyens efficaces et pratiques de faire avancer les machines agricoles, les autos et les camions et tout ce qui est mû à l’aide de carburants fossiles avec des carburants fabriqués à partir de plantes et de résidus ligneux d’origine agricole.
Finie en principe l’époque où les producteurs qui souhaitaient investir la filière des biocarburants devaient choisir soit de vendre leurs grains sur le marché de la consommation alimentaire soit les destiner à la fabrication d’éthanol de première génération. Dans un avenir proche, les agriculteurs devraient pouvoir à la fois produire du maïs et tout autre type de céréales alimentaires et vendre les résidus de ses cultures comme matière première pour la production de biocarburants de deuxième génération. Ces carburants ne sont plus produits à partir des grains en tant que tel, mais élaborés à partir de la matière ligneuse contenue dans la plante elle-même.
POET-DSM, une usine ultra moderne dans le mid-Ouest américain
C’est à un des géants américains de la controversée production d’éthanol fabriqué à partir de grains de maïs que l’on doit la mise en service projetée d’une super usine de transformation de plants de maïs en éthanol cellulosique, un biocarburant fabriqué à partir de résidus de cultures dont la tige et les feuilles du maïs et d’autres plantes à croissances rapides. En s’associant à la société spécialisée en production d’enzymes néerlandaise Royal DSM, le fabricant américain d’éthanol de première génération POET implante une usine d’éthanol cellulosique dernier cri dans le mid-Ouest américain.
Cette usine devrait pour ainsi dire mettre fin à l’utilisation de denrées pour fabriquer du bio carburant puisque les producteurs de l’Iowa y gagneront sur les deux fronts. Ils pourront à la fois vendre leur maïs sur les marchés traditionnels et en sus, vendre les résidus ligneux de leur récolte pour en faire de l’éthanol. Le potentiel semble prometteur, assez en tous les cas pour que la Finlande injecte 40 millions de dollars canadiens dans le projet en décembre dernier.
Le Québec, un marché en devenir
Au Québec on semble en principe croire en l’avenir des carburants fabriqués à partir de bio masse. suffisamment en tous les cas pour donner un coup de pouce symbolique à la filière par l’entremise de différentes initiatives dont la mise sur pied du réseau des plantes bio-industrielles du Québec auquel s’ajoute un appui, à certains travaux de recherche notamment à une chaire de recherche sur l’éthanol cellulosique à l’université de Sherbrooke . Cette Chaire de recherche alimente à son tour de son savoir deux usines de fabrication de biocarburants fabriqués à partir de biomasse d’origine agricole et forestière.
Avec les avancées technologiques on sait que la chose est désormais possible, reste maintenant à planifier d’éventuelles installations locales et régionales. Ceci requiert bien entendu une volonté politique et un signal clair en ce sens. Dans l’intervalle, les producteurs peuvent toujours utiliser les résidus ligneux pour réduire leur coût de chauffage et revaloriser leur biomasse en se dotant d’une installation de traitement directement à la ferme comme le propose différents fournisseurs spécialisés.