En 2014 l'organisation de l'expo a commencé en mai, en 2015 le travail a commencé le 1er juin. « Donc si on commençait maintenant on aurait un mois d'avance sur l'an dernier ». La personne qui fait ce constat c'est Mme Jeannine Thibault, celle qui a été la secrétaire-agricole à Montmagny en 2014 et en 2015 après avoir occupé le même poste à Expo-Québec pendant trois ans quand il y avait les jugements d'animaux.
Un travail spécifique
En quoi consiste son travail ? Au cours d'une entrevue avec La Vie agricole, Mme Thibault a expliqué qu'il y a beaucoup de contacts à faire avec les éleveurs, les races et les différentes organisations. Mme Thibault ne s'occupait que du volet agricole, pas des autres « événements ». Il faut faire la mise à jour des règlements pour les jugements (minimum d'éleveurs, minimum de bêtes par éleveurs, les primes, modifier les dates) pour que tous puissent s'y retrouver. Il faut tenir informée l'Association des expositions agricoles du Québec (AEAQ).
Les équipements ?
« On avait pas ce qu'il fallait, l'achat d'équipements de Québec était indispensable ».
Les ressources humaines ?
Quand elle revient sur son expérience de l'expo de 2014, Mme Thibault note qu'elle était seule pour s'occuper du secteur agricole. « Il n'y avait que le directeur général et une secrétaire pour s'occuper de la comptabilité ». Il y a eu des congédiements ? « Oui, mais c'est avant que j'arrive, il faudrait poser la question à quelqu'un d'autre » répond-t-elle.
Même qualité d’expo à Montmagny qu’à Québec !
La taille de l'expo volet agriculture n'a pas diminué à cause du déménagement de Québec à Montmagny : « on a même dû en refuser (chevaux, petits animaux, beaucoup de bovins) » ajoute-t-elle. Donc le déplacement de Québec à Montmagny n'a pas eu un impact négatif sur la valeur de l'exposition. Mme Thibault admet que Québec était un endroit plus central, mais Montmagny offrait une atmosphère plus conviviale. Elle ajoute que c'était même plus intéressant pour les différentes races parce qu'elles étaient présentées en même temps (forcément : 4 jours au lieu de 15 à Québec). Montmagny représentait un avantage pour ceux qui viennent du Bas-Saint-Laurent précise-t-elle.
2015, le MAPAQ envoie une fonctionnaire en renfort !
En 2015 le travail a commencé début juin. Le MAPAQ a demandé, nous dit-elle, à une de ses fonctionnaires du bureau de Montmagny de prêter main forte pour travailler entre autres au budget. Cette fonctionnaire s'est aussi occupée de voir à ce que la centaine de primes qui n'avaient pas été payées aux éleveurs en 2014 le soit avant le début de l'expo 2015. Le MAPAQ verse une subvention qui ne couvre pas que les primes, cela sert aussi à payer les déplacements des juges, les rosettes, le salaire des secrétaires, la bureautique, dit-elle.
Changement de ton le 2 juillet 2015
Mme Thibault a parlé d'une réunion avec les producteurs avant le départ en vacances du directeur général en juin dernier, puis au retour de celui-ci, la journée même de l'annonce du versement de la subvention du MAPAQ, le 2 juillet 2015, elle a été congédiée et on a demandé à la fonctionnaire de retourner à son bureau.=
Que s'est-il passé ? « Je ne peux pas vous dire, car j'ai porté plainte à la Commission des normes du travail et ma plainte n'a pas été encore entendue ». Pas moyen de savoir si c'est lié au congédiement ou à autre chose.
Relance de l’exposition provinciale réaliste
Mme Thibault a lu l'entrevue dans La Vie agricole avec M. Alfred Boulet qui disait qu'il n'était pas trop tard pour organiser une exposition cette année. « Il a raison » dit-elle. Question organisation c'est faisable, question équipement « ça, je ne sais pas dans quel état c'est, je n'ai pas remis les pieds-là, mais au niveau de l'échéancier ce n'est pas un problème, c'est toujours faisable» estime-t-elle.
Errance sur la situation financière ?
Elle ne comprend pas le trou de 900 000$ annoncé par Mme Dionne. « Dans les états financiers on parlait d'un profit de 900$ et là tout d'un coup on parle de 900 000$ de dette, il y a une coche qui a été sautée ».
Elle est au courant que des gens veulent relancer l'expo, mais se demande qui voudra s'embarquer dans une organisation avec un tel déficit. « Il faudrait un autre organisme ». Quand elle parle de relancer l'expo elle parle du volet jugement d'animaux, pas des autres événements alentours. Ça c'est autre chose à organiser.
Elle souligne le succès, en 2014, du concours des jeunes ruraux (Association des jeunes ruraux du Québec AJRQ, c'est l'expo pour la relève) qui a lieu une semaine avant l'expo. Il n'y avait pas d'autres événements et l'entrée était gratuite.
On a tous besoin d’agriculture
« Il n'y a personne qui peut se passer de l'agriculture » plaide-t-elle. Un des buts des expositions agricoles c'est de rendre l'agriculture plus proche des citoyens. Le thème de l'agriculture est plus souvent dans les médias ces temps-ci. Les gens s'intéressent de plus en plus à cause de la promotion des produits du terroir. Les gens sont plus sensibles au bien-être des animaux. « Ce serait bien dommage qu'il n'y ait plus d'exposition parce qu'il y a beaucoup à apprendre de ce milieu ».
« Quand c'était une exposition régionale, cela a fonctionné très bien pendant des années. Si on parle de subvention c'est minime par rapport à une exposition provinciale pourtant cela allait très bien » rappelle-t-elle.
Mme Thibault parle de son expérience d'agricultrice : « J'ai eu une ferme (chèvres laitières), tous les éleveurs vont vous le dire, tu ne vas pas là pour la prime parce qu'il y a tellement de dépenses, tu vas là parce que t'es un passionné d'agriculture, tu veux faire connaître ton animal, tes produits » Depuis plusieurs années les dépenses de déplacement ne sont plus remboursées et la prime ne paiera pas grand-chose. Ces expositions sont aussi des marchés, la prime d'une grande championne n'est peut-être pas très élevée, mais la bête elle-même, à cause de sa génétique, a une plus grande valeur et peut être vendue sur place.
La SACM s'expliquera
Répondant à un courriel de La Vie agricole en fin de journée vendredi, la présidente de la Société d'agriculture du comté de Montmagny, Mme Sylvie Dionne, nous annonçait qu'elle convoquera une conférence de presse.
« Je suis d'accord avec vous qu'il est temps d'organiser une conférence de presse afin de bien informer tous les acteurs du milieu. Nous sommes d'ailleurs en train de réunir un certain nombre d'informations pour que vous puissiez avoir en main toutes les données afin de pouvoir bien renseigner vos lecteurs. Dès que cela sera fait, nous vous informerons du lieu et de la date de la rencontre de presse ».