Le Conseil des entrepreneurs agricoles tient à dénoncer l’utilisation de recours par l’unique syndicat agricole accrédité (UPA), qui visent à contrôler le droit d’opinion et la liberté d’expression des producteurs agricoles dont la pensée diverge du canal unique dont il se fait l’arbitre.
Le plus récent cas est celui du président des Céréaliers du Québec. Le 2 mai dernier, il recevait par huissier une mise en demeure lui exigeant de se rétracter d’une opinion émise dans un média agricole ( La Vie agricole), sous menace de recours personnels. Selon Les Producteurs de grains du Québec (affiliés à l’UPA), il semble donc que le droit de penser autrement en agriculture ne s’accompagne pas du droit d’opinion.
Pire encore, une seule idéologie semble tolérée en agriculture.
Plusieurs groupes de producteurs (ex. : érablières-transformateurs, producteurs de bovins) ont subi des menaces ou des poursuites de la part de leur Fédération car ils n’acceptaient pas de s’incliner devant les demandes de leur syndicat. Des menaces de dénonciation devant La Financière agricole du Québec, avec l’objectif avoué de les priver de l’accès à des programmes gouvernementaux de sécurité de leurs revenus, ont également été faites par écrit. L’UPA use aussi de son Code de déontologie syndical pour exclure de ses instances des administrateurs pourtant élus dont les propos ou le comportement sont jugés contraires à l’orientation syndicale.
Étrange, qu'alors le président de l’UPA ait déclaré dans les journaux, lundi le 9 mai dernier, qu’il n’y a pas de problème au sein de l’Union et que les discussions doivent se faire à l’interne, entre les membres!
Pour le président du Conseil des entrepreneurs agricole, M. Jacques Cartier : « La vérité c’est que le système agricole québécois craque de partout. De plus en plus d’agriculteurs n’appuient plus l’association unique accréditée. Les pratiques que nous dénonçons servent uniquement à tenter de maintenir artificiellement une unité qui n’existe plus et elles s’apparentent à l’imposition d’une loi du silence en agriculture. »
Au niveau du consommateur, il en résulte un immobilisme qui nuit non seulement à la diversité agricole et des produits, mais qui encourage également le maintien d’un système lourd et coûteux supporté en bonne partie par les contribuables.
Les parlementaires québécois, dont le ministre de l'Agriculture Pierre Paradis, qui se dit le ministre de tous les producteurs agricoles, ne doivent plus tolérer de telles pratiques. Une seule solution s’impose : modifier la Loi sur les producteurs agricoles du Québec pour permettre l’accréditation de plusieurs syndicats agricoles afin de refléter tout le dynamisme agricole du Québec, ainsi que les différents courants actuels et futurs.
Toute l’agriculture québécoise, y incluant le consommateur, en sortiront grand gagnant !
Jacques Cartier, président du Conseil des entrepreneurs agricoles (CEA)