Accaparement des terres agricoles:L’UPA et la FRAQ en soutien au PQ

L'Union des producteurs agricoles (UPA) et la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) accueillent très positivement l'objectif porté par le projet de loi 599 visant à contrer l'accaparement des terres agricoles, déposé aujourd'hui à l'Assemblée nationale du Québec par le député de Berthier et porte-parole de l'opposition officielle en matière d'agriculture et d'alimentation, André Villeneuve.

« Les mesures du projet de loi sont perfectibles, mais elles ont le mérite de briser l'immobilisme du gouvernement », a déclaré la présidente de la FRAQ, Michèle Lalancette, rappelant que le phénomène d'accaparement des terres inquiète grandement les producteurs agricoles et leur relève.

Pangea gobe l’équivalent de 40 familles agricoles

L’UPA a déclaré par voie de communiqué : “Comme l'indiquaient l'an dernier l'UPA, la FRAQ et la Coalition pour la souveraineté alimentaire en commission parlementaire, les 15 sociétés les plus actives auraient acquis, en cinq ans seulement, plus de 27 000 hectares de terres, soit un investissement de 121,7 M$. À elle seule, la société PANGEA a déboursé 26,3 M$ pour acquérir 4 131 hectares pendant cette période, soit l'équivalent de 40 familles agricoles. Il ne faudrait donc que 700 investisseurs comme PANGEA possédant chacun 4 000 hectares pour remplacer les 28 000 fermes du Québec“.

L’UPA rappelle que le projet de loi prévoit l'obligation d'obtenir l'aval de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) pour toute acquisition de terres si le total des superficies possédées dépasse 100 hectares.

« Il est clair que sans intervention de l'État, l'accaparement des terres agricoles mène à l'abandon de plusieurs projets de consolidation d'entreprises et d'établissement de la relève, car il est impossible pour les producteurs de concurrencer des sociétés d'investissement », a complété le président général de l'UPA, Marcel Groleau, précisant que le récent rapport Pronovost n'a malheureusement pas cru bon de s'intéresser au phénomène, malgré les préoccupations de la relève.

L’accaparement pourtant traité dans le dernier Rapport Pronovost

Pourtant Jean Pronovost faisait plusieurs constats clairs qui s’imposent selon lui dans son dernier rapport. Il y déclare que le transfert de ferme est la voie royale d’accès à l’agriculture. Il y rappelle que monter une ferme à partir de rien reste très difficile. “ Il faut encourager le transfert de ferme en facilitant des arrangements financiers avec des outils comme les contrats vendeur/prêteur“ précise Jean Pronovost. Il met l’accent sur le fait qu’il faut aussi aider les jeunes non apparentés dans leur processus de relève.

Il note dans son dernier rapport que le prix des terres augmente de manière fulgurante, mais que la valeur varie selon les régions. Certains jeunes, précise Jean Pronovost, se disent “ pas touchés par le phénomène dans certaines régions“ Et il ajoute : “ Parfois les premiers responsables sont les producteurs eux-mêmes. Ils sont alors à l’origine du problème qu’ils déplorent. L’accaparement des terres pour les jeunes, c’est marginal ! “

Plusieurs se demandent s’il s’agit de constats qui ne font pas l’affaire de l’organisation syndicale officielle ou si personne n’a lu le dernier rapport Pronovost sur la relève à la tour de Longueuil.

 

 

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