Dans un texte récent, le président du Conseil des entrepreneurs agricoles (CEA), Jacques Cartier, réagit à mes propos très médiatisés concernant les façons de faire du ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis.
En 2015-2016, M. Paradis a utilisé le tiers de son budget discrétionnaire (55 000$) pour soutenir des activités de lobbying de l’Union paysanne et du CEA. Il a aussi accordé deux contrats sans appel d’offres (200 000 $) pour les rapports Gagné (dans le dossier acéricole) et Pronovost (dans celui de la relève agricole).
Durant l’entrevue, j’ai fait une analogie avec le ministère de la Santé. Que dirait-on si le Dr Gaétan Barrette avait agi de cette façon? S’il avait subventionné, à même son budget discrétionnaire, des organisations pour qu’elles fassent du lobbying en appui à sa réforme du système de santé et s’il avait accordé des contrats sans appel d’offres à d’anciens collaborateurs? J’ai déclaré que l’Opposition officielle aurait sans doute demandé sa démission. Ce n'est pas moi qui ai allumé la mèche. Elle brûlait déjà et M. Cartier souffle dessus.
Mon seul parti, c’est celui des producteurs agricoles. Contrairement au président du CEA, dont les allégeances libérales sont bien connues, mes propos dans les médias ne sont pas dictés par le financement reçu du ministre ou ma proximité avec le parti au pouvoir. L'UPA n'a qu'un objectif : l'intérêt général des producteurs agricoles.
La solidarité sera toujours une avenue gagnante pour les producteurs. C’est grâce à cette solidarité que nous avons obtenu, au fil des ans, les outils collectifs qui ont fait de l’agriculture québécoise l’une des plus performantes au Canada. C'est encore cette solidarité qui nous permettra de relever les défis à venir. À l'heure où la pérennité des programmes de sécurité du revenu est menacée, les producteurs doivent faire front commun pour les défendre. Je le répète, mon seul parti c'est celui des producteurs et ma voix n'est pas à vendre.
Marcel Groleau, président général de l'Union des Producteurs Agricoles