Engageriez-vous Trump?

Je me suis surpris à penser que jamais je n’aurais engagé un homme comme Trump…même pas comme commis de bureau. M’expliquer rationnellement ce jugement, toutefois, n’est pas aussi évident? Pourquoi?La réponse est importante, car elle s’applique tout aussi bien à l’agriculture et à l’agroalimentaire qu’aux autres domaines.

Nous avons intuitivement des idées de qualités requises pour être leader et nous pouvons tous en parler abondamment. Les bibliothèques sont remplies de livres sur leadership et sur les qualités qu’on devrait rechercher.

En général, on s’entend sur les qualités suivantes et sur d’autres qui ne font pas partie de la liste : bon jugement, honnêteté, perspicacité, optimisme, bon communicateur, confiance en soi, capacité d’écoute des autres, curiosité intellectuelle, sens critique au-delà du conventionnel, contrôle de soi, vision, courage, intégrité, sens de la justice, humilité, esprit stratégique, ciblé sur les objectifs à atteindre, inspirant, connaissance de soi, etc.

Alors, comment expliquer mon impression première puisque, en toute honnêteté, Trump détient la majorité de ces qualités (bon communicateur, optimiste, inspirant, vision, confiance en soi, ciblé sur les objectifs, courage, sens critique, stratégique, etc.).

La littérature est beaucoup moins abondante sur les défauts de caractères qu’il faut absolument éviter chez un bon leader. Certains défauts nuisent carrément à l’atteinte d’objectifs alors que d’autres les retardent.  Le problème est qu’on en parle peu ou pas.  Ma réponse se trouve peut-être dans cette partie de l’équation.

À mon avis les deux défauts les plus dommageables et les plus fréquents sont un gros ego et un appétit insatiable pour le pouvoir. On connaît tous des leaders qui ont ces défauts. Les experts vous diront qu’un gros ego est le propre d’une personnalité qui cherche désespérément, même au prix de déformer la réalité, à maintenir une image de soi gonflée artificiellement. Tout le reste est secondaire. Dans les faits, ce sont des personnalités faibles, car aisément influençables. Ceux qui sont inspirés par le pouvoir, perdent toute capacité de s’entendre avec les autres, de négocier, de développer des alliances stratégiques, de recevoir des conseils capables de faire les choses différemment, de faire des fusions ou acquisitions autres que par la force, d’engager ou retenir du personnel de qualité, ils n’inspirent aucune loyauté et retardent considérablement l’atteinte des objectifs du groupe.  Ils peuvent réussir à court terme, mais le long terme est leur plus grand ennemi.

Les autres défauts nuisibles comprennent, le moi plutôt que le nous, les questions d’attitude, la peur (le manque de courage), l’entêtement, le refus de se laisser mettre au défi, le confort du statu quo, l’émotivité, le manque de connaissance de soi, celui qui sait tout, ceux qui mènent personne, ceux qui ont besoin d’être aimé, ceux qui ne peuvent changer ou innover, et j’en passe.

Finalement, cet exercice répond partiellement  à mon questionnement sur  les bases mon intuition et me fait comprendre qu’engager quelqu’un est un acte très personnel. 

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