La crise du lait se poursuit outre-Atlantique et des producteurs se mobiliseront lundi en France contre Lactalis. Crise du lait, de l'élevage, des céréales… “L'agriculture française est en faillite“ titre ce matin le quotidien français Le Figaro. Selon le plus gros syndicat français, la FNSEA, ils ne sont pas les seuls à souffrir: un tiers des éleveurs bovins pourrait disparaître cet automne et les céréaliers et les maraîchers sont aussi en grande difficulté. Il faut donc s’attendre aux grandes manœuvres et à des blocages d’usine. En observant les erreurs d’autres pays, le Québec et le Canada ont la chance de pouvoir orienter leurs politiques plus positivement au profit des producteurs canadiens et québécois.
La faute des industriels ou de la concurrence ?
Le Figaro rappelle que les producteurs laitiers français “s'estiment lésés par l'industriel, qui collecte plus de 20 % du lait français auprès de 17.000 producteurs“. L'industriel achète aux producteurs leur lait 257 euros pour 1000 litres alors que le coût de production moyen est estimé à 350 euros pour 1000 litres.
Pour les industriels ce n’est que le résultat de la concurrence féroce des autres pays européens. “Depuis l'embargo russe en août 2014 et la fin des quotas laitiers le 1er avril 2015, les cours du lait ne cessent de dégringoler: ils ont passés de 365 euros la tonne en 2014, à 305 euros en 2015 puis autour de 260 euros actuellement.“, peut-on lire dans le quotidien.
Le cours du lait en France est 15 % plus élevé que dans les autres pays européens. La vision de la Commission européenne pour palier au problème de surplus laitier est d'aider les agriculteurs à réduire leur production en leur allouant des aides, au prorata des litres non produits. Mais selon les producteurs ces aides se font attendre.
Les producteurs de bovins en alerte !
Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine (FNB) confie au Figaro :. “On estime qu'aujourd'hui près d'un tiers des 80.000 exploitations bovines spécialisées va disparaître dès cet automne. Ce qui est colossal!“. On parlerait d’une perte de 300 euros ( 450 dollars environ) par animal depuis 2014.
Les céréaliers évoquent une catastrophe !
Les céréaliers évoquent une perte de 60.000 à 70.000 euros pour une exploitation de 120 hectares. La récolte mondiale est élevée, les stocks sont importants, les prix sont à la baisse et les conditions climatiques en France ont été catastrophiques au printemps dernier en France.
Les maraîchers victimes de la météo !
Pour les maraîchers, la saison a également été difficile en raison d’une météo néfaste à leurs productions. Pour une grande majorité des exploitations, les chiffres d'affaires ne couvrent plus les charges. Un quart des agriculteurs a touché moins de 10.000 euros en 2015. Leurs dettes augmentent: l'endettement moyen est ainsi passé de 50.000 euros en 1980 à 171.600 euros en 2012, selon Agreste, rappelle Le Figaro.
L’alarme est sonnée !
L’alarme est sonnée et les agriculteurs français sont prêts à manifester et à se faire entendre dès le 1er septembre prochain. Le bilan est alarmant. En 15 ans, la moitié des exploitations aurait disparu, 20.000 à 25.000 éleveurs étaient au bord du dépôt de bilan en 2015 et le nombre de suicides dans le secteur agricole augmenterait sans cesse.
Quelles actions et quelles visions par ici ?
Quelles solutions apportera le ministre de l’agriculture français ? Ici, la situation bien que moins dramatique est préoccupante aux dires de plusieurs exploitants, laitiers et bovins. Quelles actions seront portées par les producteurs du Québec cet automne, quelles orientations prendra le syndicat officiel, L’UPA ? Quelles influences pourront avoir les organisations syndicales non officielles, L’Union paysanne et le Conseil des entrepreneurs agricoles ? Quelles visions seront incarnées par les ministres de l’Agriculture au Québec et au Canada ?
Crédit Photo: Ouest-France