La séance de médiation qui a eu lieu en novembre entre l'Association de défense des producteurs de bovins du Québec (ADPBQ) et les Producteurs de bovins (fédération affiliée à l'UPA) a débouché sur une entente qui a été entérinée par les membres de l'ADPB en assemblée générale le 14 décembre. La même journée le Conseil d'administration des Producteurs de bovins a aussi de son côté approuvé l'entente.
Les membres de l'ADPBQ protestaient contre une cotisation qui leur était imposée pour payer l'acquisition de l'abattoir Levinoff-Colbex en 2006. Dans un communiqué en 2013 la Fédération expliquait : « En 2008, la Fédération a contracté un prêt de 32 M$ pour refinancer Levinoff-Colbex. Afin de rembourser cet emprunt, une contribution de 53,86 $ par vache réformée est exigible jusqu'à la fin de l'année 2014 ».
Depuis ce temps de nombreux producteurs ont payé la cotisation, mais d'autres résistaient, multipliant les démarches devant les tribunaux et la Régie des marchés agricoles. La médiation du mois dernier portait sur la possibilité d'un règlement à l'amiable.
Les deux parties ont convenu de ne pas dévoiler les détails de l'entente M. Breault ajoutant « Qu'il n'y a pas de gagnant, ni de perdant et que l'entente est à la convenance des deux parties » sans autres commentaires.
«KPMG, c’est quand même grâce à nous!» dit Breault
Au cours d'une entrevue téléphonique, M. Breault a quand même souligné le travail de son association et s'est dit très fier de ce qu'a pu accomplir sa « petite équipe ». M. Breault estime que c'est toute la pression mise par l'ADPBQ qui a finalement donné lieu au rapport de la firme KPMG. « KPMG, c'est nous autres qui a fait sortir ça » dit-il. « Pour faire sortir ce que nous avons trouvé sur l'achat et le financement de l'abattoir il a fallu travailler avec acharnement » ajoute-t-il.
En 2012, dans une entrevue à La Vie agricole, Adrien Breault (https://www.youtube.com/watch?v=Me8B8U7JP5U) a expliqué son opposition aux décisions de la Fédération au sujet de l'abattoir Levinoff-Colbex : « Ils nous ont caché le prix pendant deux ans, ils nous ont enfoncé dans la gorge l'achat d'un abattoir ». « On s'est fait duper » ajoutait-il. Selon M. Breault « Partout où le syndicat s'est impliqué dans la mise en marché et dans la transformation ils ont tous fait faillite ».
Au moins un membre contestera l’entente à l’amiable !
L'entente est offerte à tous les producteurs de bovins qu'ils soient membres ou non de l'ADPBQ, chaque producteur devant signifier individuellement son accord. Déjà un membre de l'ADPBQ a fait savoir à La Vie agricole qu'il préférait continuer le combat ne voulant pas accepter cette entente.
Pour sa part, la porte-parole des Producteurs de bovins, Mme Marie-Claude Dubuc, a confirmé que l'entente avait été entérinée « À l'unanimité par le conseil d'administration ». Il n'y aura pas de communiqué, car « On considère que l'entente n'est pas d'ordre public, c'est une entente entre deux organismes ». Mme Dubuc a ajouté que la médiation s'était très bien passée entre les deux organisations « Il n'y a que du positif quand même. Il n'y a aucun gagnant ni perdant dans cette médiation » a-t-elle ajouté. Le contenu de l'entente reste confidentiel.