La première femme agronome du Québec qui a étudié trois ans à La Pocatière lorsque la Faculté d'agriculture y était installée (avant l'ITA) se dit révoltée de voir et d'entendre que l'avenir de l'ITA est menacé. Pour Mme Hélène Alarie « On ne peut pas toucher à ça, c'est un fleuron pour La Pocatière ». Elle se souvient que c'était un milieu de vie très intéressant.
Elle qui a travaillé au ministère de l'Agriculture et aussi au ministère de l'Éducation voit d'un bon œil que l'ITA relève du ministre de l'Agriculture. Reconnaissant que l'enseignement de l'agriculture dans d'autres institutions comme les cégeps (Lévis-Lauzon, Victoriaville, Alma et à Saint-Anselme entre autres) a sa raison d'être Mme Alarie estime « qu'un campus où l'on étudie que l'agriculture a aussi ses avantages ». « Il y a de la place pour tous » ajoute-t-elle.
Il faudrait aussi, dit-elle, qu'il se fasse plus de recherche. « Il y a tellement de créneaux qu'on peut développer, mais toujours liés à des projets de recherches. Plus on se rapproche des gens partout, mieux c'est ».
Mme Alarie constate que « l'agriculture prend des virages ». « Il y a 30 ans, précise-t-elle, je vous aurais dit que je ne croyais pas à ça des gens qui commencent un petit projet de fermette, aujourd'hui je ne vous dirais pas ça, pas du tout ». Elle remarque « qu'il y a des jeunes filles et des jeunes garçons qui ne sont pas fils ou filles d'agriculteurs qui veulent se lancer dans un projet pour être proche de la nature avec des idées très originales ».
Mme Alarie admet qu'il y a eu de meilleures années, mais fait remarquer que les inscriptions à l'ITA sont en hausse depuis plusieurs années (voir tableau).
Soulignant l'importance de garder vivantes les régions, Mme Alarie conclue : « Dans les régions éloignées il faut qu'il y ait des phares et l'ITA de La Pocatière est un phare en agriculture qui rayonne ».