« Je reste convaincue qu'on mérite plus qu'une solution de compromis, qu'une solution à court terme ». La directrice générale du Cégep de La Pocatière, Mme Marie-Claude Deschênes, entend continuer de défendre sa proposition sur l'avenir de l'ITA.
« L'ITA c'est notre voisin, c'est notre partenaire, ils pourront compter sur notre collaboration. Si je sème un doute assez fort pour que des gens questionnent pour que cela oblige un réel débat, je vais continuer ».
Contactée après l'annonce que le ministre Paradis avait l'intention de venir à La Pocatière en 2017, Mme Deschênes a écrit à La Vie agricole : « J’ose espérer que le Cégep sera invité à la table des discussions. J’aimerais bien débattre de notre proposition».
Dans les faits les changements proposés sont des changements administratifs, pas question de faire disparaître l'ITA.
Le cégep de La Pocatière pourrait très bien faire comme celui de Lévis et lancer un programme de gestion d'entreprises agricoles. Pourquoi pas ? Mme Deschênes répond : « Dans les structures rien n'empêche de faire ça, mais je me dis que mon voisin, à 200 mètres de chez nous il est vraiment bon là-dedans, il a des enseignants qui sont des experts de contenu, ils ont les équipements, le savoir, l'expérience… alors pourquoi je ferais ça ? »
« C'est pour ça que la mise en commun devient intéressante, on ne perd rien, on garde les programmes en leur donnant en plus l'impulsion dont ils ont besoin » ajoute-t-elle.
L'annonce le 18 novembre dernier lors d'une entrevue sur CHOX.FM, par le député de Côte-du-Sud, M. Norbert Morin, de la transformation de l'ITA de La Pocatière en « société d'État » a surpris au Cégep de La Pocatière. « Je suis stupéfaite » avait lancé la directrice générale de l'institution d'enseignement, Mme Marie-Claude Deschênes en entendant cette déclaration.
En entrevue Mme Deschênes a dit, à La Vie agricole, avoir appris en même temps que tous le rejet de la proposition sur le statut de l'ITA déposée par le cégep auprès de la ministre de l'Enseignement supérieur le 3 octobre dernier, proposition adoptée le 28 septembre par le Conseil d'administration du cégep. Essentiellement il s'agissait de proposer l'affiliation de l'ITA campus de La Pocatière au cégep.
Le député de la Côte-du-Sud parle-t-il trop vite ?
À la radio le député de Côte-du-Sud avait déclaré : « Je vous le dis, je passe à l'action ». Le député a expliqué que ce sont des gens du milieu qui feront partie du conseil d'administration de la future « société d'État ». M. Morin a aussi déclaré : « Le ministre m'a dit : «Ta décision sera la bonne et on ira ensemble expliquer tout ça»
Comme les élus locaux, M. Morin parlait de la mise en œuvre de l'une des recommandations du rapport Pronovost sur l'avenir de l'agriculture. Cette recommandation parlait de la création d'une société d'État relevant du ministre de l'Agriculture regroupant les deux campus de l'ITA. L'annonce faite par le député Morin ne concernait, disait-il, que l'ITA de La Pocatière.
André Simard satisfait de la tendance
« L'objectif était de donner plus de flexibilité à l'institut, donc c'est une bonne nouvelle si le ministre va dans cette voie-là ». L'ex-directeur de l'Institut de technologie agricole de La Pocatière, M. André Simard a cependant des réserves, car il n'y a pas de détail sur l'organisation de l'ITA devenant « société d'État » comme annoncée par le député Norbert Morin.
« Une fois qu'on dit 'société d'État' on dit quelque chose, mais on ne dit pas grand-chose ». Est-ce que la société d'État englobe les deux campus (réunis administrativement depuis 2003)? Pour M. Simard l'idée était de créer un « institut national ». « Avant de trop me réjouir, j'aimerais en savoir plus » d'ajouter M. Simard.
Le maire de La Pocatière en attente du ministre
Malgré plusieurs démarches, une lettre au premier ministre et une au MAPAQ, et plusieurs communications avec le député local, le maire de La Pocatière, M. Sylvain Hudon, est toujours sans réponse au sujet de l'avenir de l'Institut de technologie agricole (ITA) ni au sujet d'une rencontre avec le ministre de l'Agriculture, une rencontre mainte fois demandée.
Le maire Hudon répète ce que les élus du Kamouraska ont écrit au premier ministre : « Le statu quo n'est pas une option ». En entrevue, le maire a aussi expliqué que le milieu voulait une solution qui rassemble le plus grand consensus possible.
Le ministre Paradis à La Pocatière début 2017
Le ministre Paradis a confirmé à La Vie agricole en personne le 29 novembre dernier qu’il se rendra sur la Côte-du-Sud à l’écoute du milieu début 2017 et que ce n’est qu’après cette démarche qu’il sera en mesure de prendre une décision finale.