Des producteurs du syndicat local de Rouville, en Montérégie, veulent que l’UPA fasse une priorité du dossier du programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) et qu’elle arrive avec des actions concrètes au prochain congrès national de décembre 2017.
À la suite d’explications sur l’état de l’avancement du dossier des crédits de taxes foncières fournies par l’UPA, les producteurs réunis à Rougemont se sont demandé si le ministre Laurent Lessard valait mieux que l’ex-ministre Pierre Paradis: « Est-ce que Lessard est rendu un trouble pour l’UPA ? », a lancé l’un d’entre eux.
Une lettre adressée au ministre en juillet, demandant une rencontre de travail entre l’UPA, les associations municipales et le MAPAQ, n’a reçu comme réponse en août, que le rappel d’informations connues, sans date de rencontre précise: « C’est certain qu’on est en train de se faire avoir dans le dossier des taxes. Il n’y a que le municipal qui y gagne », a ajouté le président du syndical local, Yvon Boucher.
Confusion sur 2016 et le pire est à venir
L’UPA a fourni ce qu’elle qualifie être les dernières nouvelles: la croissance annuelle du budget du PCTFA est plafonnée à 5% par année. En 2015, le remboursement a coûté ce qui avait été budgété, soit autour de 138M$. À l’année 2016 est apparu un déficit de 6,3M$, que le gouvernement voudrait récupérer, d’où la série de factures qui a été envoyée à des producteurs.
Devant le tollé soulevé et l’annulation du projet de loi en février 2017, le MAPAQ aurait cessé les envois de factures et laisserait le dossier sur la table, sans mettre de grands efforts pour y travailler.
Il est donc possible, selon l’UPA, de présumer que des factures du même type pour les crédits de l’année 2017, suivront en 2018 et comprenant des arrérages sur deux ans (2016, 2017).
La confusion s’est rapidement installée. 2016, 2017, 2018, tout le discours était entremêlé. Un brouhaha s’est levé lorsque le conseiller syndical Benoît Lalonde a déclaré « il faut s’attendre à ce que le gouvernement rajuste encore les factures en 2017, alors que les dossiers de 2016 ne sont pas encore réglés. L’annulation pour 2017, ce n’est pas réglé. On n’a pas les données depuis 2015, le MAPAQ les retient. Nous avons donc travaillé avec une probabilité selon les chiffres disponibles de 2014. Tout le monde a été surpris de la situation. »
Groleau aurait-il menti ?
Il s’en est fallu de peu pour que des producteurs demandent si l’UPA leur a menti au printemps dernier, lorsque Marcel Groleau a promis des remboursements. « L’UPA n’avait pas toutes les informations lorsque Marcel s’est avancé. Elle a fait ce qu’elle a pu. Si ça ne marche pas, je suis prêt à poser un geste », a rétorqué Yvon Boucher, à ceux qui exigent des actions concrètes, comme le blocage des sentiers de motoneige et des festivals.
En faire une priorité
Une résolution a été adoptée demandant que l’UPA fasse une priorité du règlement du dossier de crédit des taxes foncières agricoles. Des producteurs ont exigé qu’une date limite des discussions avec le ministre Lessard soit définie, pour que des informations claires soient communiquées au congrès national en décembre.
Yvon Boucher a toutefois tenu à préciser qu’il n’est pas assuré que cette résolution passera la rampe et qu’elle sera adoptée par la Fédération de la Montérégie lors du congrès régional d’octobre.
Ce qui a amené l’un des producteurs présents à dire : « il va falloir que l’UPA respecte ce que les producteurs de la base veulent. »