«Fin de la gestion de l’offre: une opportunité pour le Canada»,dit L’IEDM

Alors que les États-Unis réclament le démantèlement du système de gestion de l’offre dans les secteurs du lait, de la volaille et des œufs d’ici 10 ans, l’IEDM invite le gouvernement canadien à saisir cette opportunité pour demander en retour un plein accès aux autres marchés.

« On ne peut pas d’un côté défendre le maintien des tarifs, qui peuvent atteindre 300 % pour les produits sous gestion de l’offre, et accuser de l’autre le gouvernement américain d’être protectionniste », souligne Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’IEDM. « Toutefois, le gouvernement canadien doit s’assurer que les Américains abolissent eux aussi leurs mesures de soutien à l’industrie laitière, et évidemment promettre une compensation juste aux agriculteurs pour la valeur des quotas. »

Dans le contexte actuel de la renégociation de l’ALÉNA, l’abolition de la gestion de l’offre permettrait au Canada de promouvoir ses intérêts dans le secteur automobile et celui du bois d’œuvre, deux secteurs où les négociations semblent avancer difficilement selon l’IEDM qui

rappelle que «la gestion de l’offre protège 13 500 producteurs canadiens de lait, de volaille et d’œufs de la concurrence étrangère, mais que cela ne représente que 8 % de toutes les fermes au pays, alors qu’elle nuit aux 35 millions de consommateurs canadiens qui doivent payer plus cher pour ces produits.»

« La gestion de l’offre touche de manière disproportionnée les familles canadiennes les plus pauvres en les forçant à payer 339 $ de plus par année pour se nourrir », ajoute M. Moreau. « Ces mesures sont fortement régressives puisqu’elles touchent cinq fois plus les familles pauvres que les familles riches, proportionnellement à leurs revenus. »

La gestion de l’offre un problème pour les producteurs de lait  aussi dit l’IEDM

Les consommateurs ne sont pas les seuls perdants dans la situation actuelle. La gestion de l’offre prive aussi les fermiers canadiens d’un accès à des milliards de consommateurs à travers le monde. De plus, les dépenses nécessaires à l’acquisition des quotas limitent leur capacité à investir pour augmenter la productivité de leur ferme et rendent difficile l’accès au marché pour les jeunes agriculteurs.

« Le fait que les États-Unis souhaitent la fin de la gestion de l’offre ne doit pas être vu comme une attaque à laquelle il faut répondre par plus de protectionnisme. Au contraire, il s’agit d’une opportunité pour le Canada de créer un terrain de jeu plus égal pour tous, en éliminant des irritants au commerce des deux côtés de la frontière pour le plus grand nombre possible d’industries. Et en indemnisant de façon équitable les agriculteurs, il est possible d’y arriver, et de faire en sorte que tous en sortent gagnants », conclut Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.

 

 

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