« Les consommateurs québécois doivent prendre conscience que le modèle laitier américain qui risque de s’imposer dans leur assiette, advenant la fin de la gestion de l’offre, est une honte sur le plan social, environnemental et de la santé ». Le porte-parole de l’Institut Jean-Garon et co-auteur d’un essai sur les conséquences de la fin de la gestion de l’offre , Simon Bégin, a tenu à souligner la face cachée de l’industrie laitière américaine au moment où l’offensive de l’administration Trump pour envahir le marché laitier canadien atteint un sommet.
« Il y a d’excellents fromages américains et, sur certains aspects, les fermes laitières familiales du Vermont, du Wisconsin ou du nord de l’État de New-York peuvent se comparer aux fermes québécoises », reconnaît Simon Bégin. Cependant, elles sont en déclin face au modèle californien des fermes de 1000 vaches ou plus, en milieu semi-aride, opérées par des travailleurs illégaux sous-payés et produisant du lait aux hormones de croissance.
Selon M. Bégin : «Il faut savoir que la liste des produits vétérinaires autorisés aux États-Unis, y compris la somatropine, qui force la production de lait mais ruine la santé des vaches, est sans commune mesure avec ce qui est permis au Québec et il faut savoir que, de l’aveu même de l’industrie laitière américaine, l’expulsion des travailleurs illégaux promise par l’administration Trump mènerait à la faillite de ce modèle économique et que, bien souvent, les conditions imposées à ces personnes correspondent à un semi-esclavage»
Il ajoute : «Il faut savoir que la disparition des fermes familiales au profit de ces méga fermes crée un désert social dans les campagnes. Là où vivaient plusieurs familles, on n’aperçoit plus que les maisons mobiles où vivent les travailleurs illégaux et il faut savoir enfin que rien ne garantit que l’invasion du marché canadien par le lait américain se traduira par une baisse des coûts aux consommateurs. Partout où des systèmes comparables à la gestion de l’offre ont été abandonnés, en Australie, en France ou au Royaume-Uni, ces économies ne se sont pas matérialisées mais les milieux ruraux ont été déstructurés.»
« Tout n’est pas merveilleux dans le monde laitier québécois et tout n’est pas sombre du côté américain mais il est certain que, tant le consommateur que la société dans son ensemble sont mieux servis par notre modèle », soutient l’Institut Jean-Garon.
Pour qu’un débat éclairé soit possible, il faut que le modèle américain, qui est l’alternative proposée par les tenants de la fin de la gestion de l’offre, soit analysé, documenté et expliqué aux consommateurs québécois, ce à quoi l’Institut Jean-Garon veut s’employer.