Les producteurs de fraises et framboises, de même qu’en aquaculture, sont disposés à contribuer au financement de l’UPA, en acceptant qu’un prélevé soit retenu sur leurs ventes, en plus de leur cotisation de base. Du côté de l’UPA par contre, pas question de modifier quoi que ce soit d’autre que le chapitre traitant des cotisations et des prélevés de la Loi des producteurs agricoles adoptée en 1972.
Rencontrés sur le plancher du congrès général de l’UPA, deux producteurs en aquaculture d’eau douce se sont montrés ouverts à faire leur part.
« C’est pas le statu quo qu’on veut, mais trouver un moyen pour que tout le monde contribue dans notre secteur. Reste à savoir combien prélever à des petits producteurs, tels que nous sommes », a dit d’entrée de jeu Moïse Cantin, propriétaire de la pisciculture des Monts de Bellechasse, en Chaudière-Appalaches.
L’avantage pour les aquaculteurs québécois serait de pouvoir rassembler tous les producteurs de poissons d’eau douce autour d’une organisation structurée, de profiter des sommes disponibles pour augmenter la publicité sur leurs produits d’élevage et de puiser dans le 4e Fonds de défense des intérêts professionnels, pour défendre leur mise en marché. À ce jour, seul 10% du poisson d’eau douce produit au Québec se retrouve dans les supermarchés.
« On va regarder cela sérieusement », a renchéri son collègue Sylvain Castonguay, du Domaine Albert, de Cookshire en Estrie.
Le président des producteurs de fraises et framboises du Québec. David Lemire, veut faire partie de la gang et reconnaît qu’une mise à jour de la Loi doit être faite pour intégrer toutes les productions.
« On n’avait pas tous les outils (…), comme un plan conjoint, je pense qu’il y a une remise en question à faire, l’équité entre les producteurs, ça doit rester la base. Il doit y avoir des discussions franches et honnêtes entre tout le monde », a-t-il confié à LVAtv.ca
À son avis, la réouverture de la Loi et du chapitre des contributions amènera d’autres problématiques qui devront être abordées clairement, afin de déterminer si c’est le bon moment de poser ce geste de cotisation par prélevé sur la production. Mais, complète-t-il, « on pense que c’est là qu’on est rendu.»
Pas question de toucher à la Loi en entier
Le 2e vice-président de l’UPA, Paul Doyon, croit aussi que le momentum pour rouvrir la Loi des producteurs agricoles est bon, à 10 mois des élections provinciales.
Sa vision est claire. « Ce qui va être présenté cette semaine, c’est une modification à un paragraphe bien précis (…) bien pointu. (…) On souhaite qu’il (le ministre Lessard) s’en tienne à ça », a-t-il complété, en marge du 93e congrès général.