Maintenant que la Chine veut manger des pièces de porc de meilleure qualité, la Coop Fédérée mettra de grands efforts pour entrer sur d’autres marchés de l’Asie du sud-ouest. Elle vise aussi consolider sa présence dans l’ouest canadien qui représente le futur de la croissance de la coopérative agricole.
En ce sens, la signature de la nouvelle entente du Partenariat Transpacifique plaît à la Coop Fédérée, qui y voit de belles occasions d’affaires, même si le traité de libre-échange avec les 11 pays côtiers du Pacifique aura vraisemblablement un impact négatif sur les ventes de poulets au Canada.
« Nous aurons un avantage concurrentiel significatif pour les ventes de porcs, par rapport aux Américains, notamment sur le marché japonais. Ça ouvre les portes du Vietnam, qui est un pays gros consommateur de viandes de porc. Et sur d’autres pays de l’Asie du sud-ouest. » a mentionné Réjean Nadeau, le pdg d’Olymel. Il a précisé, par la suite, que les exportateurs américains continueront à payer les tarifs de douanes de 20 à 25 cents le kilo, ce qui ne sera plus le cas du Canada, lui procurant ainsi un réel avantage.
Quant à la vente de poulets, sous forme de produits transformés, Olymel estime que les coûts d’approvisionnement sont rarement compétitifs avec les autres pays et qu’il y a peu de possibilités pour une production de niche. Ceci parce que la production est totalement intégrée ailleurs dans le monde, ce qui rend la production non compétitive. « À court terme, on n’y voit pas de réelles possibilités », a poursuivi Réjean Nadeau.
En 2017, la Chine a été le premier client d’Olymel avec des volumes en kilos vendus atteignant une valeur marchande de 225 millions de dollars. Les consommateurs chinois demandent maintenant des pièces de muscles de porcs dont la valeur est supérieure, ce qui favorise le développement de marchés lucratifs. Des négociations sont également en cours pour l’établissement de protocoles pour la vente de carcasses de porc frais.
L’ouest canadien: le futur de la croissance
La Coop fédérée a également l’intention de continuer le développement de ses activités agricoles dans l’ouest canadien, notamment au niveau de l’Alberta et de la Saskatchewan, où il y a eu plusieurs investissements et acquisitions en 2017.
«Nous voulons bien installer les opérations de la division agricole partout au Canada. Nous avons trois lignes d’affaires, approvisionnement alimentation animale, intrants et commerce des grains. Nous voulons établir une cynergie bien claire entre ces trois lignes d’affaires au Canada. Ça cogne aux portes de la Coopérative Fédérée actuellement, les gens veulent s’associer à nous », a expliqué le président de la Coop Fédérée Ghislain Gervais.
La Coop fédérée considère même que dans la production de porcs, les installations de l’ouest canadien performent mieux que celles de l’est du Canada. L’Usine de Red Deer sert principalement le marché du Japon et ses coûts d’approvisionnement sont considérés moins dispendieux que ceux de l’est canadien.
Ristournes et bonus : La Coop Fédérée n’a pas la façon de faire de SODIAL
Les ventes consolidées de la Coop Fédérée atteignent les 6,3 milliards(G)de dollars($) en 2017, identiques à celles de 2016, ce qui donne un excédent avant ristournes et impôts de 351 millions (M)de dollars et d’une excédent d’exploitation de 319 M$ .
La Coop Fédérée augmente le versement de ses ristournes de 88 M$ en 2017. Un dividende de 15,7 M$ ira directement aux producteurs de porcs.
Invité à expliquer pourquoi la ristourne aux producteurs n’est pas plus élevée, le président de la Coop Fédérée a déclaré que «c’est toujours une équation que nous faisons. Dans un horizon 2016-2020, le conseil d’administration veut préserver la sécurité financière de l’organisation. Il y a une réserve qui peut améliorer le bilan financier, car nous sommes sur des marchés de commodités, ce qui peut se virer rapidement. On veut assurer la pérennité de l’organisation », a dit Ghislain Gervais.
Concernant les bonus aux dirigeants, le président a ajouté, sans donner de chiffres précis, que « dans la politique de rémunération de la Coop Fédérée, on a trois piliers importants, l’équité interne, l’équité comparatif avec le marché et la capacité de l’organisation ». Les bonus ne seraient « aucunement semblables » à ce qui a été versé en ristourne aux producteurs de porcs.
Enfin, la Coop Fédérée se dit bien éloignée de la logique comptable de la coopérative Sodial en France, qui par une multiplication des filiales, réussit à peu retourner de ristournes aux producteurs. « Ce n’est pas notre façon de faire », a déclaré Ghislain Gervais.