La commission parlementaire visant à examiner les impacts des pesticides sur la santé publique et l’environnement, annoncé par le gouvernement Legault, sera une occasion de démystifier son utilisation. C’est ce que croit le président de l’Ordre des agronomes du Québec, Michel Duval, qui souhaitait déjà la mise sur pied de cette commission pour asseoir tout le monde autour d’une même table. Pour le président des Producteurs de grains, Christian Overbeek, il faut se réjouir que la compétitivité soit au cœur du débat!
Vider la question!
«Il faut que les vraies choses se disent pour que la question soit vidée. Parce que dans le grand public, quand tu parles de pesticides, tu pars déjà avec trois prises.» a confié Michel Duval à La Vie agricole
«On n’a pas de cachettes à faire. On veut avancer et on s’en va dans la bonne direction, ajoute Michel Duval. Ça va nous permettre d’évoluer vers des pratiques plus saines, plus intelligentes et plus rationnelles.»
Celui-ci admet tout de même qu’il y a des questions à se poser sur la façon intensive de s’en servir, mais que l’utilisation des pesticides est nécessaire. Pourvu qu’on utilise la bonne dose, du bon produit, au bon moment, et ce, au cas par cas. Parce que la réalité de chaque champ n’est pas la même !
Pesticides : « Le producteur : c’est lui qui a la face dedans» dit Overbeeek !
Du côté des Producteurs de Grains du Québec (PGQ), on se réjouit que l’aspect de la «compétitivité» soit au coeur du débat. Ils ont également l’intention de démontrer l’ampleur des efforts qui ont permis de réduire considérablement les risques des pesticides pour la santé et l’environnement.
«On veut s’assurer que la commission reconnaisse l’ensemble des efforts que les producteurs de grains font en continu pour offrir des récoltes de première qualité et diminuer leurs impacts environnementaux», plaide le président des PGQ, Christian Overbeek.
Celui-ci rappelle que dans l’utilisation des pesticides, c’est le producteur qui est le premier concerné. «C’est lui qui a la face dedans, illustre-t-il. Il ne fait pas ça avec un grand plaisir. Il en connaît les risques.»
Rien sur l’indépendance de la recherche
La commission sur l’impact des pesticides ne fera pas de place à la question de l’indépendance de la recherche. Un thème sur lequel les médias se sont inquiétés au cours des derniers mois, mais pour lequel le milieu ne semble pas s’en faire.
«C’est galvaudé à gauche et à droite, croit le président de l’OAQ. On entend dire qu’il y a la culture du secret à certains endroits, mais on n’a pas tous les détails. Quand c’est l’industrie qui finance la recherche, ce n’est pas nécessairement indépendant. S’il y a moins de recherches indépendantes, c’est parce que le gouvernement laisse tomber son financement.»
Le président des PGQ assure quant à lui qu’il est complètement faux de dire que les chercheurs ne sont pas indépendants ou que le conseil d’administration arrive à mettre son influence. «Les administrateurs du CEROM sont là pour s’assurer que le travail est fait dans le sens de sa mission. On n’a jamais mis à mal le travail des chercheurs. On n’a jamais retardé la publication d’un rapport de recherche, assure-t-il. Ceux qui ont dit ça, il va falloir qu’ils amènent des exemples un moment donné. Parce que ça devient tannant. S’ils se plaisent à le répéter, ça va devenir diffamant.»