Jean Garon et René Lévesque à l’origine tous les deux il y a 40 ans de la LPTAQ (Loi de protection du territoire agricole du Québec) seraient-ils fiers de la situation qui prévaut aujourd’hui concernant la protection des terres agricoles ?
L’Institut Jean-Garon créé en 2016, en mémoire du ministre de l’Agriculture le plus vénéré au Québec, Jean Garon, veut «tout simplement devenir le carrefour de choix où se rencontreront, au-delà des intérêts particuliers, tous les québécois qui ont à cœur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire» comme l’écrivait son président-fondateur Jean Pronovost. Et l’Institut devient dans le cadre d’une réflexion sur l’avenir des terres agricoles, ce carrefour de choix pour échanger !
En 1978 est née la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Pour faire écho au 40e anniversaire de son adoption, l’Institut Jean-Garon propose une réflexion en profondeur sur cet héritage et ses perspectives. Certains estiment que la Loi protège trop et d’autres estiment qu’elle doit garder son rôle coercitif au profit de l’agriculture du Québec. L’Institut Jean-Garon, fidèle à sa raison d’être, met en place à cette occasion un débat de société.
La démarche de l’Institut
Cette démarche inclusive prend une forme novatrice. Depuis la mi-avril, et jusqu’en novembre, une discussion en ligne interpelle citoyens, experts et membres de la société civile pour nourrir une réflexion sur la protection du territoire agricole et sa mise en valeur dans l’avenir. Elle met à contribution une page facebook : 40 ans Zonage Agricole, le site internet de l’Institut Jean-Garon :www.institutjeangaron.com, ainsi que sa web télé GaronTV et ce, avec un questionnement basé sur divers textes (experts, opinions ou articles) et de témoignages ou entrevues vidéo.
Quels thèmes abordés ?
Parmi les thèmes traités, il sera notamment question de :
- l’évolution des préoccupations des consommateurs,
- de la hausse constante du prix des terres,
- de la sous-utilisation du territoire agricole,
- de la dévitalisation de certains milieux ruraux,
- du développement des régions,
- de l’aménagement du territoire,
- des enjeux agroenvironnementaux émergents,
- de la sécurité alimentaire et, bien sûr, des incontournables changements climatiques.
De cette démarche naîtront des pistes éclairantes pour notre avenir, qui commence aujourd’hui !
La démarche s’accompagnera de la production de documents d’analyse et d’autres activités, dont un webinaire en septembre. Novembre marquera l’aboutissement de ce parcours par une réflexion-synthèse lors d’une « JOURNÉE DE l’INSTITUT », premier événement d’une série thématique.
L’aboutissement des discussions
L’lnstitut publiera ensuite un cahier exposant les conclusions de cette démarche nouveau genre, cahier qui sera remis au ministre de l’Agriculture, André Lamontagne. Un appui financier du MAPAQ facilite la réalisation de ce projet.
Michel Saint-Pierre, président d’honneur du 40e anniversaire de la LPTAQ et ancien sous-ministre au MAPAQ de 20004 à 2008 a déclaré : «On le sait notre territoire est restreint et composé de terres qui n’ont en principe pas toute la même valeur agronomique ou si on veut la même polyvalence. Cependant elles ont toutes leur spécificité et leur potentiel à développer. La protection du territoire agricole doit absolument être accompagnée de sa mise en valeur et pour cela un regard neuf doit être jeté face aux nouvelles attentes de la société (diversité, écoresponsabilité, proximité…).»
Guy Debailleul, vice-président de l’Institut Jean-Garon et professeur associé à L’université Laval a ajouté : «Lorsqu’elle a été adoptée, il y a 40 ans, la loi de protection du territoire agricole du Québec voulait répondre avant tout à une problématique d’étalement urbain. Cette réponse a connu des succès mais aussi rencontré des difficultés. Aujourd’hui, les attentes de la société à l’égard de son territoire agricole sont multiples : qu’il s’agisse de l’intérêt pour une alimentation produite localement, du développement des régions rurales ou de l’utilisation du territoire dans un contexte de changements climatiques. C’est l’ensemble de ces enjeux et de leurs implications que l’initiative de l’Institut Jean-Garon se propose de passer en revue avec la participation le plus large possible de tous les acteurs concernés.»
Source : Institut Jean-Garon