Dans le contexte du mandat d’initiative de l’Assemblée nationale sur l’utilisation des pesticides et la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois, les Producteurs de grains du Québec (PGQ) dévoilent leur mémoire intitulé Pour une première politique intégrée et responsable de soutien à la lutte aux ravageurs. Par cette démarche, les PGQ désirent sensibiliser les députés ainsi que le grand public aux défis auxquels ils font face en matière de développement durable.
En ce sens, le président des PGQ, M. Christian Overbeek, résume la position de l’organisation concernant l’utilisation des pesticides dans la lutte aux ravageurs (insectes, maladies, mauvaises herbes, etc.) : « Les producteurs de grains québécois sont fermement engagés en faveur de l’intégration des meilleures pratiques disponibles en matière de développement durable dans leurs activités. Ils ont toujours voulu avancer dans cette direction. Cependant, l’action gouvernementale à ce sujet doit être fondamentalement révisée afin de tenir compte de la réalité et ainsi permettre d’atteindre les objectifs multiples de la population, notamment en matière de réduction des impacts des pesticides sur la santé publique et sur l’environnement. Pour y parvenir, nous aurons besoin d’une révision importante de la réglementation ainsi qu’un meilleur soutien de la part du gouvernement. En effet, présentement, la réglementation n’entraîne qu’une augmentation des coûts ainsi qu’une diminution de la productivité. De plus, elle brime l’autonomie des entrepreneurs et freine leur implication constructive. Pourtant, pour avoir du succès, les interventions gouvernementales en matière de lutte aux ravageurs doivent être inspirées d’un équilibre entre ses aspects agronomique, économique et environnemental. »
Dans ce contexte, les PGQ formulent une recommandation ambitieuse au gouvernement du Québec, à savoir que celui-ci se dote d’une première politique intégrée et responsable en matière de soutien à la lutte aux ravageurs, en mettant en place plusieurs actions dont :
- Le remplacement de l’approche prescriptive et simpliste actuelle par une approche de partenariat, d’accompagnement et d’amélioration continue, centrée sur un plan de protection propre à chaque ferme;
- L’établissement d’objectifs et d’indicateurs tenant compte de l’ensemble des aspects de la réalité québécoise, son historique et ses différences avec l’étranger;
- L’évaluation systématique des effets et risques économiques liés à l’introduction ou la modification de la réglementation;
- L’évaluation des nouveaux risques liés à l’application de méthodes novatrices;
- L’introduction d’incitatifs financiers concrets et de dédommagements appropriés liés à la réglementation récente et à venir, notamment la rétribution des efforts agroenvironnementaux, afin de maintenir la compétitivité du secteur des grains;
- L’amélioration de l’offre de services d’information, de conseils et de vulgarisation à propos des nouveaux cadres réglementaires, de l’avancement des connaissances scientifiques et du développement de méthodes novatrices, incluant des services professionnels de qualité de l’ensemble des agronomes et professionnels qui travaillent avec l’industrie;
- L’amélioration de la cohérence entre les interventions des divers interlocuteurs gouvernementaux concernés;
- L’inclusion d’un volet de sensibilisation du public à la réalité agricole actuelle;
- La révision périodique des objectifs et des indicateurs de la politique en fonction de l’avancement des connaissances, du développement de l’industrie et des changements climatiques.
Les PGQ souhaitent en outre que soient reconnues par l’Assemblée nationale l’ampleur et la complexité des enjeux économiques, agronomiques, environnementaux, sanitaires et humains reliés à la pollution diffuse impliquant des pesticides, ainsi que les efforts et les résultats obtenus durant les dernières années en matière d’intégration de pratiques de développement durable et de réduction de l’usage de pesticides dans le secteur des grains.
Les PGQ rappellent qu'ils avaient accueilli positivement le mandat d’initiative de l’Assemblée nationale sur l’utilisation des pesticides et la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois.