Au lendemain du premier débat en anglais entre les chefs fédéraux, les Producteurs de grains du Québec (PGQ) demandent aux différents partis de s’engager à réinvestir dans le secteur des grains et à mettre fin une fois pour toutes à la baisse du financement des programmes de soutien destinés aux producteurs, amorcée depuis près de dix ans.
Dans un contexte où les exigences envers la production de grains sont croissantes et où les conditions climatiques et les conflits internationaux mettent une pression importante sur les entreprises, les PGQ estiment que ce cycle baissier représente un risque supplémentaire qui menace sérieusement la rentabilité des fermes.
« Depuis la dernière décennie, le soutien canadien à l’égard de la production de grains a diminué de manière considérable. Cette situation a eu pour effet de réduire la capacité des producteurs à réaliser les investissements nécessaires pour garantir la croissance de leurs entreprises et l’amélioration de leurs pratiques. De surcroît, en raison de la multiplication des conflits commerciaux, les producteurs du Québec ont subi une baisse de revenus importante, plus particulièrement à cause de la chute des prix du soya et du canola. Les actions du gouvernement à l’égard des enjeux de la production de grains québécoise sont déterminantes pour assurer la capacité des entreprises du secteur à atteindre leur plein potentiel économique et à fournir des produits de qualité supérieure à leurs divers consommateurs », a déclaré Christian Overbeek, président des PGQ.
PGQ rappelle que «depuis plus d’un an, non seulement le conflit sino-américain a entraîné une déstructuration du marché mondial des grains, mais l’aide de 37 G$ CA accordée par les États-Unis aux producteurs américains au cours de cette période réduit de manière substantielle la compétitivité des entreprises du Québec, sans compter le fait que les producteurs américains ont accès à des programmes de base beaucoup plus généreux que ceux offerts ici. »
Les programmes de sécurité du revenu et d’assurance récolte sont des outils fondamentaux par lesquels les institutions publiques préservent la stabilité économique des producteurs, qui doivent composer avec des conditions de production et un système de prix qui sont, par nature, imprévisibles estime PGQ. À l’heure actuelle, les producteurs de grains sont pourtant dépourvus d’une protection à moyen et à long termes en cas de période prolongée de bas prix, précise le président de l’organisation.
Ainsi, les PGQ considèrent que des engagements des partis sont nécessaires pour faire en sorte que les producteurs de grains obtiennent un réel soutien gouvernemental pour faire face à leurs concurrents étrangers et maintiennent leur compétitivité sur le plan de l’économie mondiale. Par ailleurs, l’organisation juge primordial que les programmes de sécurité du revenu soient améliorés en modernisant leurs modalités de façon à élargir les fonds auxquels les producteurs peuvent avoir recours, afin d’offrir réellement une protection financière contre les cycles prolongés de bas prix du grain.