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OPINION: Histoire de TET, Le 21 avril 2021

Histoire de TET : Le 21 avril 2021

Encore une fois je vous écris, car je crois que la situation ne doit pas passer sous silence.  Une situation qui augmente la grogne de façon exponentielle chez les producteurs agricoles et qui en bout de ligne fait que le producteur sera perdant…encore une fois.  Étant une petite ferme (nouvellement acquise il y a 5 ans), avec un seul propriétaire travailleur, j’ai besoin de la main-d’oeuvre étrangère pour mener à bien mon année.  Depuis 3 ans je fais de plus en plus appel aux travailleurs étrangers.   En effet, l’an dernier je suis passé de 5 travailleurs à 16 et cette année j’envisage 24 travailleurs afin de faire progresser mon entreprise.

Mes 2 premiers travailleurs sont arrivés le 31 mars.  Comme il était mentionné dans les instructions fournies par Ferme Voyage, à la 2e journée, nous avons pris les rendez-vous pour la prise du test de COVID-19 au 10e jour.  Je dois avouer que nous avons été chanceux, car tout s’est bien déroulé au 10e jour.  Nous avons reçu l’appel la journée demandée (l’heure demandée n’a pas été respectée, mais il était bien indiqué qu’il était possible qu’elle ne le soit pas).  Notre inquiétude s’estompe.

Bien entendu, nous avons attendu au jour 14 pour obtenir la réponse (appel effectué le 14 avril).  Lors de notre appel, Santiago de SwitchHealth  m’apprend que nos deux tests ont été jetés à la poubelle puisque les numéros de série n’avaient pas été entrés dans le système.  À cette date, les instructions ne sont pas claires.  Il me confirme que c’est l’infirmière qui devait les entrer au système lors de la prise du test donc que c’est leur erreur.  Il me propose de me retourner des tests d’urgence et met une mention urgente sur notre dossier.

Nous recevons les nouveaux tests et nous avons l’autorisation de les faire sans la présence de l’infirmière puisqu’ils ont déjà effectué les tests auparavant.  Santiago va même jusqu’à programmer le ramassage le lendemain.  Une fois les tests effectués, les numéros de série entrés au système, je téléphone SwithHealth et parle avec Oscar pour confirmer le tout.  Il va donc changer dans mon dossier le code pour prévoir le ramassage.  Je lui demande de me confirmer que c’est bien écrit au dossier que le ramassage est le 16 avril.  Il m’affirme alors qu’il voit un ramassage au dossier, mais ne peut me confirmer la date.  Le lendemain je suis donc sur le qui-vive pour m’assurer que les tests soient bien ramassés. Fiou…ils sont ramassés donc les tests quittent la ferme le 16 avril.

Le lundi 19 avril, j’effectue un appel pour connaître les résultats puisque notre dossier est supposé être traité en urgence.  Je parle à Abby qui me confirme que les tests sont reçus, mais ne sont pas encore au laboratoire.  Je lui rappelle que notre dossier était supposé être traité en urgence.  Elle me met en attente et me dit qu’elle va soulever le problème à un supérieur.  Elle revient pour me dire que la note est au dossier et que nous devrions avoir la réponse au plus tard mardi soir.

Le 20 avril , je m’aperçois que les codes demeurent inchangés au système dans mon dossier et qu’il est encore indiqué que mes tests sont en attente de ramassage.  Je téléphone donc encore une fois et je parle à Oscar.  Il va changer le statut de mon dossier dans le système et me confirme que mes tests sont rendus au laboratoire.  Il me met en attente pour soulever le problème à un supérieur et  me dit que je devrais avoir mes résultats dans les 24 à 48h.

Nous sommes présentement le 21 avril et je suis toujours sans réponse.  J’appelle pour faire un suivi.  Il va de soi que la confiance ne règne plus du tout.  Je tombe sur Laura avec une attitude froide.  Je lui explique la situation et malheureusement avec elle j’ai les vraies réponses.  Elle me confirme que c’est impossible que mon dossier soit traité en urgence, car ça ne fait pas 5 jours que je suis en attente de résultat.  Que c’est impossible de parler à un superviseur, car ils sont en manque de personnel, que l’information que j’ai reçue à propos de la responsabilité d’entrer les numéros de série de la part de Santiago lors de mon premier appel était fausse ou mensongère (pour se débarrasser de nous).  Il est bien de la responsabilité du producteur d’aller entrer les numéros de séries.

Ma frustration est à son plus haut niveau.  Les informations transmises sont contradictoires.  Est-ce bien nous ou SwitchHealth qui devons prévoir le ramassage?  Les instructions indiquent que c’est nous, mais jusqu’à présent je n’ai jamais eu à le prévoir.  Je conclus que toutes les fois qu’on m’a mis en attente au téléphone, Santiago, Oscar et Abby allaient en réalité se faire un café.   Lorsque j’appelle, je dois maintenant me foutre des options, car la seule option où je suis capable de parler à quelqu’un est lorsque je veux commander un nouveau test et que malgré le fait que je suis au Québec, je prends le service en anglais pour obtenir une réponse plus rapidement.  Tout ceci est un non-sens pour moi.   J’ajoute que je ne vois plus vraiment le besoin de les appeler si ce n’est que pour me faire emplir de mensonges pour qu’on arrête de chialer (et Dieu sait que je me suis retenu, car ils ont le gros bout du bâton).  Ça fait maintenant 21 jours que mes travailleurs sont arrivés, il est clair qu’ils ne sont pas infectés et je ne peux toujours pas les faire travailler.   Toute cette situation frise le ridicule.

Et pour terminer, j’aimerais bien savoir qui va payer pour les jours supplémentaires de quarantaine (voir semaines) dû à une compagnie clairement non opérationnelle choisie par notre super gouvernement.  Je me demande également si un recours collectif serait possible pour récupérer ces pertes, car, en plus, la subvention pour travailleurs étrangers se terminait aujourd’hui.  Elle n’était déjà pas suffisante pour 2 semaines de quarantaine et maintenant on parle de 3 semaines de quarantaine.

Encore une fois, le producteur se retrouve perdant comme d’habitude dans cette histoire, car c’est lui qui devra assumer cette perte.  Mais cette fois-ci c’est différent, car en plus du producteur, nous devons ajouter à la liste de perdants les travailleurs qui n’attendent que de faire des heures pour subvenir à leur famille (de quoi avons-nous l’air face à eux?).

 

François Mathieu

Ferme Petits délices

830, rang haut de la rivière

Pierreville (Québec)

J0G 1J0

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