Moi, un petit producteur diversifié, de proximité sur petite superficie, quand je lis que le projet de loi 103, d’allègement administratif, visant entre autres à ‘’favoriser la pratique de l’agriculture selon une diversité de modèles nécessitant des superficies variées”, en permettant le morcellement des terres agricoles, je dis ”ENFIN! ”
Que tout un chacun déplore que ça arrive par une porte d’en arrière; que chaque partie veuille s’assurer que tous les garde-fous soient opérants et efficaces, OK, mais pas pour alourdir encore plus ce qui l’était déjà bien trop, et dont le statu quo n’était pas plus efficace que ce qui est proposé.
Ne boudez pas notre plaisir
Que certains approuvent l’objectif, mais proposent d’attendre la plus grande conversation prévue sur l’aménagement du territoire, ou de commencer par des projets pilotes, ou de changer ci et ça avant… Je dis ” Hei, SVP ne boudez pas notre plaisir, notre espoir à nous les petits producteurs ni celui de Roméo Bouchard qui espère ça depuis des lustres’’.
Le morcellement : L’UPA n’est pas d’accord
SVP, ne dites pas qu’il y a un consensus pour morceler les terres afin que les petits producteurs puissent produire autrement. L’UPA n’est pas d’accord. Les réactions de l’UPA sur cette possibilité de morceler des terres pour favoriser des agricultures diversifiées sur petites superficies, nous révèlent tout l’amour et le respect que voue l’UPA aux petits producteurs de la nouvelle agriculture. Pour l’UPA, un petit producteur diversifié sur petite superficie a juste à louer un petit bout de terre en friche et infertile, dans un milieu dévitalisé, et elle va y patenter un incubateur pour le loger, lui offrir une table de bingo pour qu’il sache que l’UPA est là, qu’elle le cotise et le surveille, jusqu’à ce qu’a ce qu’elle ait réussi à lui faire abandonner son projet invivable d’ici 9 ans.
Qui a la capacité de déboulonner un ministre de l’Agriculture ?
Revenons au projet de loi 103, sur la possibilité de morceler des terres agricoles. Pourquoi ne pas l’avoir fait à travers une grande consultation, commission ou directement par le ministre de l’agriculture et par la porte d’en avant ? Depuis des décennies, qui occupe le plus de place devant la porte du ministère de l’Agriculture au Québec ? Qui a fait avorter tant de commissions et réformes prometteuses en agriculture depuis 20 ans? Qui veut être sur toutes les photos avec les ministres de l’Agriculture du Québec et du Canada en période électorale ou aux annonces ministérielles ? Qui a la capacité d’intimider un gouvernement jusqu’à déboulonner un ministre de l’agriculture ? Réponse à toutes ces questions : l’UPA. Pourquoi craignons-nous encore autant de la nommer ?
Si, dans un prochain projet de loi omnibus d’allégement administratif, le gouvernement proposait de jeter par la porte de derrière l’article accréditant le monopole à l’UPA de la loi de 1972 sur les producteurs agricoles -imaginez-vous l’allégement!!! – j’espère mes chères Émilise, Paule et Pascal, messieurs de l’Institut et d’Équiterre que vous ne bouderiez pas trop le plaisir de tous ces petits producteurs et ‘’Roméo’’ qui ce sont tant fait chier par l’UPA depuis des lustres.
Claude Fortin