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COP15 et l’absurdité du régime planétaire

La COP15 sur la biodiversité réunit des milliers de délégués à Montréal pour aborder les enjeux critiques qui menacent notre planète. En ce qui concerne les systèmes alimentaires, les délégués discutent de l’agroécologie, de l’intensification des systèmes alimentaires et de la prise en compte de la pêche dans la sécurité alimentaire. L’alimentation et la surconsommation constituent aussi un problème qui attire l’attention de certaines personnes. La biodiversité et l’alimentation vont de pairs, bien sûr.

Plusieurs pensent que la principale cause de perte de biodiversité sur terre proviendrait des systèmes alimentaires, et qu’une pression importante provenant de nos régimes alimentaires s’exerce sur notre biodiversité. La COP15 se penche donc sur les diètes alimentaires et la surconsommation.

La motion « diète et surconsommation », qui implique en réalité la réduction de la consommation de protéines animales, se voit soutenue par l’Union européenne, mais combattue par le Paraguay, l’Argentine et le Canada. La motion elle-même semble largement inspirée du régime EAT-Lancet, dont la moitié d’une assiette se compose de fruits et légumes et l’autre moitié de grains entiers, d’huiles végétales insaturées et de protéines d’origine végétale. Les protéines animales, y compris les produits laitiers et les œufs, représenteraient environ 10 % de l’alimentation.

La contribution de notre industrie de la viande au PIB dépasse largement les 40 milliards de dollars. Plus important encore, la contribution de notre industrie laitière à notre économie dépasse les 20 milliards de dollars par an et repose sur un système de quotas sanctionné par le gouvernement pour sa protection. Même chose pour la volaille et les œufs. Ce régime a été incroyablement protégé par toutes les allégeances politiques à Ottawa au cours des cinquante dernières années. Pas étonnant que le Canada s’oppose à la motion, et très peu croient que notre modèle pourrait changer de sitôt. Mais, bien sûr, on ne sait jamais avec Ottawa ces jours-ci.

Plus de 35 % de la diète alimentaire canadienne actuelle comprend une certaine forme de protéines animales. Le régime proposé à la COP15 ne consacre que 10 % aux protéines animales.

Cette motion à elle seule suggère que la COP15 est imprégnée par des opinions idéalistes et extrémistes et que nos systèmes alimentaires devraient s’en inspirer pour y adhérer. Et selon la couverture médiatique de la conférence, on laisse peu de place aux débats.

Des groupes environnementaux extrémistes, comme Vigilance OGM et CBAN qui ne représentent personne, ont affirmé que les groupes de pression représentant les géants des semences, des produits chimiques et des engrais n’ont pas leur place à la COP15. Ils se demandent pourquoi certains d’entre eux ont été accrédités en premier lieu.

Ces groupes écologistes-extrémistes croient qu’ils possèdent littéralement la voie morale vers une planète plus verte et que d’autres groupes ne devraient avoir aucune influence. Leur conviction sous-entend que des entreprises comme Bayer, Corteva, Syngenta-ChemChina, Synagri et Sollio devraient être réduites au silence et complètement exclues de la COP15. L’objectif ultime de ces groupes idéalistes souhaite que le monde entier devienne bio, ce qui ne serait ni durable ni souhaitable.

De plus, laisser des écologistes extrémistes dicter la conduite et la vision des groupes qui ont une optique différente de l’agriculture est inacceptable.

D’ailleurs, les entreprises d’intrants prônent aussi les notions écologistes, les producteurs agricoles également. Certes, ils ont une vision très différente de l’agriculture, mais néanmoins tout aussi valable. Les entreprises d’intrants représentées par des groupes comme CropLife ont des solutions durables et ont mené des recherches de grande valeur qui méritent d’être partagées. Les technologies développées par certaines entreprises rendent nos aliments plus abordables et la tendance se poursuit pour améliorer l’abordabilité alimentaire.

L’année 2022 a sans aucun doute rendu difficiles les visites à l’épicerie pour plusieurs d’entre nous. Mais sans le travail qui se fait actuellement en agriculture, soutenu par des joueurs importants, notre tempête inflationniste aurait pu être pire, bien pire.

L’agriculture ne consiste pas à adopter un seul modèle plutôt qu’un autre. Les produits biologiques sont merveilleux, mais la capacité de production reste limitée. Les hommes et les femmes qui travaillent dans l’agriculture jouent d’astuces, se soucient des affaires et veulent faire une différence. Ils sont également extrêmement conscients des défis climatiques qui les attendent. Nous devons tout simplement leur faire confiance. Nous devons également écouter ceux qui permettent à nos agriculteurs d’être les meilleurs intendants de l’environnement possible.

Au final, cela reste une question de choix et de démocratie alimentaire. Pierre Elliott Trudeau, le père de notre premier ministre actuel, a déjà dit : « il n’y a pas de place pour l’État dans les chambres à coucher de la nation », pour défendre la communauté LGBTQIA+ et la Charte des droits. Eh bien, nous devrions adapter cet adage, car l’État n’a pas sa place dans nos cuisines non plus. Nous devons respecter les choix de chacun.

 

 

 

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