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Alimentation : vers une mini-guerre des prix en 2024

Le Rapport sur les prix alimentaires 2024, publié de manière collaborative par l’Université Dalhousie et les universités de Guelph, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique, a récemment présenté un scénario qui laisse présager un peu d’optimisme. Selon ce rapport, il faudra prévoir une augmentation des prix alimentaires pouvant atteindre 4,5 % pour l’année 2024 dans les rayons de la viande, des légumes et des produits de boulangerie, contribuant ainsi à l’inflation alimentaire dans nos épiceries. Même si de nombreuses personnes espèrent une diminution des prix, il faut comprendre que le problème inflationniste dépend étroitement de la complexité de l’économie internationale, et aucun pays, y compris le nôtre, ne se trouve à l’abri des incertitudes mondiales.

Comme la plupart des consommateurs le savent, à l’exception de ceux qui soutiennent l’idée que les prix alimentaires sont exclusivement dictés par l’avidité et la ruse des grandes enseignes, la hausse constante du prix des aliments reflète les tendances plus larges de l’inflation qui touchent l’économie. Toutefois, des changements positifs se pointent pour l’année 2024. Les coûts devraient se stabiliser, et de plus, parce que nous sommes devenus des chasseurs actifs d’aubaines, les grandes enseignes devront rivaliser d’ingéniosité pour conserver la fidélité des consommateurs. Par conséquent, nous pouvons nous attendre à des prix plus agressifs, à des programmes de fidélisation plus généreux, et à davantage de produits d’appel, également connus sous l’appellation anglaise « loss leaders ».

Il convient de noter que Costco avait initialement prévu d’augmenter le prix de ses cartes de membre d’ici la fin de 2023, mais aucune annonce n’a été faite jusqu’à présent. La dernière fois que Costco a augmenté le prix pour ses membres remonte à 2017. On pourrait même assister à de mini-guerres de prix en 2024, ce qui augurerait bien pour les consommateurs.

Au cours des dernières années, les grandes enseignes ont investi massivement dans la logistique pour se préparer à des périodes plus compétitives où elles devront rivaliser avec leurs concurrents sur les prix.

À mesure que nous approchons du taux d’inflation alimentaire idéal, situé entre 1,5 % et 2,5 %, que nous pourrions atteindre en 2024, les consommateurs devraient avoir certaines attentes à l’égard de nos décideurs politiques. La mise en place de mesures réglementaires, comme un code de conduite pour les épiciers, témoigne d’une prise de conscience croissante de la nécessité d’une surveillance accrue dans le secteur de la vente au détail alimentaire. Cette initiative vise à rétablir un équilibre dans les relations entre les grandes enseignes et les producteurs, en assurant une répartition équitable des coûts et des bénéfices au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, dans le but ultime de protéger les consommateurs et de favoriser une meilleure concurrence. Il convient de noter que Loblaw et Walmart détiennent actuellement une influence importante dans l’industrie, qui ne doit pas être laissée-pour-compte, et ce, dans l’intérêt des consommateurs.

Loblaw et Walmart mènent en ce moment une campagne de désinformation en suggérant qu’un tel code pourrait entraîner des hausses de prix et des étagères vides. Cette affirmation n’est pas fondée. Comme l’a souligné Marie-Ève Fournier de La Presse la semaine dernière, les exemples du Royaume-Uni, de l’Irlande et de l’Australie montrent que les prix alimentaires sont restés beaucoup plus stables au cours des dix dernières années sous l’égide d’un code de conduite par rapport au Canada.

La pratique consistant à imposer sans préavis des frais supplémentaires aux fournisseurs, entraîne une hausse des prix pour compenser la majoration de ces coûts qui retombe sur les consommateurs. Si le gouvernement fédéral veut réellement stabiliser les prix alimentaires, il devrait envisager de rendre le Code de conduite des épiciers obligatoire, en veillant à ce que tant Loblaw que Walmart s’y conforment. Cette mesure vise à promouvoir la concurrence et améliorer la chaîne d’approvisionnement alimentaire au profit de tous les Canadiens.

Bien que Loblaw et Walmart soient des entreprises bien gérées ayant su tirer profit de leur succès, leur influence croissante dans l’industrie alimentaire suscite des préoccupations, non seulement pour le secteur lui-même, mais aussi pour l’intérêt général de la population. Aborder ces questions d’éthique et de respect devient crucial pour le bien-être des Canadiens et pour la santé globale de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. La mise en place d’un code de conduite obligatoire est un objectif louable pour l’année 2024.

 

 

 

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