Les changements climatiques sont de plus en plus à l’agenda, les gouvernements y consacrent de plus en plus de ressources, les annonces de programmes et d’argent se succèdent. On peut dire que la marche vers une économie verte est commencée et que les dollars pleuvent. Le virement majeur est venu des États-Unis par le « Inflation Reduction Act », un programme de crédit d’impôt de 375 milliards de dollars pour les investissements dans l’énergie verte.
Ce programme qualifié par plusieurs d’aspirateur d’investissements et de technologies vertes vers les États-Unis oblige les autres pays à faire de même pour rester dans la course de la nouvelle économie verte. Le dernier budget fédéral fut d’ailleurs une réponse au « Inflation Reduction Act ». Le gouvernement fédéral prévoit investir près de 80 milliards de dollars pour soutenir l’économie verte. À cet argent s’ajoutent des programmes des autres paliers gouvernementaux. Le Gouvernement du Québec, avec son programme ÉCONOMIE VERTE 2030 y consacre plus de 7 milliards durant son plan de mise en œuvre 2022-2027.
Y a-t-il quelque chose pour l’agriculture?
L’argent sera principalement investi dans la production d’énergie propre, l’objectif est de décarboner la production d’énergie et par le fait même l’économie. Ceci devrait nous permettre d’atteindre nos cibles de réduction de gaz à effet de serre et réduire les effets des changements climatiques. Mais y a-t-il quelque chose pour l’agriculture?
La contribution mondiale de l’agriculture au gaz à effet de serre est de 23 % selon le GIEC. Le gouvernement du Québec estime qu’au Québec la contribution n’est que de 9,2 %.
Autant aux États-Unis qu’au Canada, les gouvernements ont aussi des objectifs de réduction de gaz à effet de serre pour le secteur agricole, et ils y consacrent des sommes d’argent. Voici quelques exemples :
- Pour l’état de New York 28,5 millions de dollars en subventions d’État pour aider les fermes à lutter contre le changement climatique et à protéger la qualité de l’eau.
- Le gouvernement du Canada a annoncé un investissement de 550 millions de dollars sur 10 ans pour aider le secteur agricole et agroalimentaire canadien à atteindre nos cibles d’émissions et à saisir de nouvelles occasions dans l’économie verte, cela comprend:
- 200 millions de dollars pour le Fonds d’action à la ferme pour le climat des Solutions agricoles pour le climat;
– 185 millions de dollars pour le programme des Laboratoires vivants des Solutions agricoles pour le climat qui vise à établir un réseau pancanadien de collaborations régionales dirigé par des producteurs agricoles et englobant des chercheurs et d’autres intervenants du secteur afin de collaborer à l’élaboration et la mise en œuvre de pratiques agricoles visant à lutter contre les changements climatiques;
– 165,7 millions de dollars dans le Programme des technologies propres en agriculture, pour appuyer la recherche, le développement et l’adoption de technologies propres.
19 millions sur les 200 du fonds d’action à la ferme seront gérés par l’UPA
Dans les 200 millions pour le fonds d’action à la ferme, l’UPA s’est vu attribuer le 12 février 2022, 19 millions pour aider les agriculteurs du Québec à adopter des Pratiques de Gestion Bénéfiques liées aux cultures de couverture et à la gestion de l’azote dans un vaste réseau de producteurs agricoles afin de réduire leurs émissions nettes de GES.
Une faible part du pactole consacré à l’agriculture
Sur le 7 milliards du gouvernement du Québec, 20,1 millions seront consacrés directement à l’agriculture. Tous ces chiffres donnent un peu le tournis, et à moins d’être un acteur actif, il est difficile de s’y retrouver. Cependant même si l’agriculture est souvent pointée du doigt pour être un émetteur de gaz à effet de Serre, une faible part du pactole gouvernemental y est consacré.
Au Québec l’agriculture est 9.2% responsable des GES et reçoit 0,28% (moins de 1%) du 7 milliards, au Fédéral c’est un peu plus. La production d’énergie verte semble être la principale cible des gouvernements pour réduire les émissions nettes de GES, l’agriculture beaucoup moins.
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