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Cotisation UPA : Martin Caron répond à Claude Fortin

Claude Fortin, un producteur qui à plusieurs reprises à contester sa cotisation à L’UPA vient de recevoir une réponse du syndicat. Charles-Félix Ross, directeur général de l’UPA nous a fourni copie de la réponse du syndicat.

Monsieur,

Comme nous vous l’avons déjà expliqué, l’UPA est l’association accréditée reconnue par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec comme association représentant l’ensemble des producteurs agricoles du Québec. À cet effet, et en vertu de la Loi sur les producteurs agricoles, l’UPA doit percevoir des cotisations auprès de tous les producteurs.

Ce n’est pas une exception au Québec, la Loi sur les syndicats professionnels donne le droit à toute organisation accréditée de recevoir une contribution financière de toutes les personnes qu’elle représente dans son secteur. C’est aussi le propre du régime syndical canadien.

Ce type de régime vise à une meilleure représentativité des cotisants, à une efficacité financière et organisationnelle, mais aussi et surtout à un rapport de force optimal et non partisan sur le plan politique. Pour le secteur agricole et la société québécoise dans son ensemble, c’est une chance inestimable et trop peu valorisée.

Nous accueillons régulièrement à l’UPA des représentants d’organisations de producteurs agricoles du monde entier qui nous envient cette formule collective gagnante et qui nous font part de leurs difficultés d’autonomie politique, de financement et de force de représentation lorsqu’ils sont en « compétition » avec d’autres organisations, dans un contexte où la masse de producteurs s’affaiblit constamment.

Au Québec, ce fonctionnement nous a permis de nous structurer remarquablement et d’organiser la mise en marché de bon nombre de secteurs, assurant ainsi un revenu décent et un rapport de force du monde agricole face à ses grands interlocuteurs, tout en permettant d’avoir une agriculture de type familiale habitant et dynamisant tous les territoires ruraux, même les plus éloignés.

Il a aussi permis de nous battre pour la protection du territoire agricole, et d’avoir encore aujourd’hui les expertises dans toutes les régions du Québec pour continuer de veiller à la préservation des terres et des activités agricoles et de la documenter. Et il y en a vraiment besoin!

C’est aussi comme cela que les producteurs se donnent les moyens de se faire représenter à l’international, de structurer des services de ressources humaines, de comptabilité et de fiscalité pour toutes les entreprises agricoles et forestières, de valoriser auprès du grand public les produits d’ici et les femmes et les hommes qui nous nourrissent. Ce ne sont que quelques exemples qui montrent combien tout cela ne serait pas possible si les producteurs agricoles et forestiers du Québec ne pouvaient bénéficier d’une large mise en commun des expertises et d’une structure forte de représentation et d’action.

C’est par cette solidarité et ce sens du collectif que permet l’accréditation unique que nous avons aujourd’hui l’agriculture d’Amérique du Nord la plus jeune, la plus transférable, la plus familiale et la plus ancrée sur son territoire. Et cela ne peut se faire sans la contribution financière de l’ensemble des producteurs agricoles, telle que stipulée et fixée légalement. Le développement de notre autonomie alimentaire en dépend et comme tous les producteurs agricoles du Québec, merci d’y contribuer par les produits de votre ferme.

Sachez que nous demandons depuis plusieurs années une révision de la Loi sur les producteurs agricoles afin d’établir une cotisation en fonction du niveau de revenu des producteurs pour une plus grande équité au sein des entreprises. Nous espérons que le projet de loi no 28 en cours nous permettra d’y parvenir.

D’ici là, nous devons donc vous réitérer l’obligation de vous conformer aux exigences de la Loi et d’acquitter votre cotisation.

 

Martin Caron

 

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