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L’industrie du cheval de course, un coup de pouce pour les régions

Yvon Picotte, ancien ministre de l’Agriculture du Québec

Près de quinze ans plus tard, le terrain de l’hippodrome Bluebonnet est toujours vacant malgré les nombreux projets présentés et discutés sur la place publique.  La fermeture de cet hippodrome est un manque flagrant de vision tant de la part du gouvernement de l’époque que des investisseurs privés assoiffés par l’appât du gain généré par les machines à sous ou les appareils loto vidéo.

Cette décision autour de la fermeture a eu comme impact que l’on a sabré dans une industrie ayant suscité en 2000 des revenus de plus de 184 M$. En lieu et place, le gouvernement de Jean Charest a préféré et privilégié l’implantation de casinos et de machines à sous au lieu de poursuivre la nécessaire réflexion sur la relance de cette industrie. Il faut se rappeler que cette industrie employait, au début des années 2000, quelque 2 800 personnes dans les quatre hippodromes en opération générant une masse salariale de près de 53 M$ et des dépenses d’exploitation de 143 M$.

A-t-on suffisamment pesé en 2001 le pour et le contre au moment du dépôt du rapport du mandataire portant sur la Consultation publique sur l’avenir des courses de chevaux au Québec? Rapport qui met en exergue la faiblesse des études de marché appropriées ayant conduites plus tard à une décision gouvernementale basée notamment sur un plan d’affaires déficient, peu crédible et incomplet.

La fermeture de l’hippodrome Bluebonnet a sonné également le glas pour toute l’industrie des chevaux de course au Québec. Au fur et à mesure, ce sont les autres hippodromes dont celui de Québec qui subissent la fermeture, voire la démolition de ses installations faute d’achalandage suffisant. Au fil des ans, ce sont les meilleurs éléments de cette industrie qui ont dû s’exiler en Ontario pour vivre de leur métier et de leur passion.

Aujourd’hui, autour de l’hippodrome de Trois-Rivières et d’une dizaine de pistes en région, trois associations (ATAQ, Circuit régional, Club jockey) assurent la survie de cette industrie. Elles tentent, tant bien que mal, de relancer cette industrie dont l’impact est important au plan social et économique en milieu rural. Depuis, les courses de cheval sont devenues davantage une activité que l’on vit en famille. L’absence d’installations adéquates a un impact sur les revenus donnant lieu à des bourses qui n’arrivent pas à défrayer les coûts pour y participer.

Loto-Québec constate, année après année, le déclin des activités de ses casinos et la baisse de ses revenus.  Ne serait-il pas le temps pour elle de regarder ailleurs et de s’impliquer dans la relance de l’industrie des courses de chevaux en procédant à des analyses de marché sérieuses? À elle seule, Loto-Québec serait en mesure de donner l’impulsion nécessaire à la relance de cette industrie!

À l’instar d’Hydro-Québec, Loto-Québec a un rôle majeur à jouer en matière de développement économique et social dans les régions. C’est maintenant, plus que jamais, le moment de s’impliquer avec les trois associations dans la relance des courses de chevaux.  La vitalité de nos territoires n’attend rien de moins que ce coup de pouce!

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