La politique c’est de l’espoir dit-on. C’est de l’espoir que les citoyens doivent trouver auprès de leaders politiques qui se présentent à eux, et cela peu importe où dans le monde, car l’électeur veut rêver. Rappelons-nous le basculement de la France à gauche en 1981 avec l’arrivée de Mitterrand : C’était une façon de rêver à une société nouvelle. Quand le Québec a voté pour le parti québécois en 1976, il s’agissait aussi d’un rêve proposé à une société. C’est sûrement pour des raisons liées aux rêves -bien différents- des Américains que Trump est de retour à la Maison-Blanche.
D’ailleurs ces derniers temps, Marc-Olivier Fortin, notre collaborateur, présent dans le Wisconsin début novembre a produit un article pour La Vie agricole dans lequel les producteurs rencontrés exprimaient leur espoir d’un retour de Donald Trump comme leader américain : c’est maintenant le cas.
À écouter aussi tous les électeurs interrogés le soir des élections que ce soit sur les réseaux de télévision canadienne ou étrangère, ils avaient tous les mêmes messages avouant «voter Trump pour ses propositions économiques et l’assurance de mettre fin aux guerres actuelles dans le monde». Ces électeurs voient en Trump un homme providentiel qui leur évitera une guerre nucléaire !
Les médias très ancrés à gauche se sont fourvoyés dans leurs prédictions comme ils se sont fourvoyés lors de l’arrivée surprise du rassemblement national dans les dernières législatives françaises!
L’homme Trump certes irrévérencieux, perçu dangereux par nombre de commentateurs, est aujourd’hui présenté comme l’homme qui a réussi un scoop historique. Ce que Trump a réussi en ayant le plus grand nombre de grands électeurs tout en gagnant le Sénat et en gagnant le vote populaire, ne s’est pas vu aux États-Unis depuis 1886.
Le soir de sa victoire, on attendait un Trump en tribun excité, il sera apparu plus calme et rassembleur qu’à l’habitude au point où, la plupart des analystes qui voyaient en Trump un criminel la semaine d’avant, l’ont présenté comme un grand stratège le soir de l’élection.
Il aura quand même ses instants de divagation en faisant les honneurs d’Elon Musk tout en contant l’atterrissage de la fusée mais il finira sur «Une promesse faite sera une promesse tenue! La réussite nous rassemble!».
Pour la deuxième fois, l’Amérique aura dit non à une présidence féminine démontrant son conservatisme bien ancré.
La turbulence s’en vient
L’avenir sera turbulent assurément puisque le même Trump a été accusé et est en attente d’autres procès alors qu’il sera président de la plus grande économie du monde et de la plus grande puissance militaire du monde!
Il faudra évidemment s’attendre à un tremblement de terre dans les prochains mois dans plusieurs secteurs. Donald Trump aura des actions qui seront décisives que ce soit pour la situation en Europe dans la gestion de la guerre entre la Russie et l’Ukraine ou au Moyen-Orient au regard de ce qu’il prendra comme engagement avec la situation géopolitique entre Israël, le Hamas et l’Iran.
Au Canada, nombre de décideurs doivent frissonner à penser aux prochaines tentatives du président Trump lorsqu’il voudra mettre des barrières tarifaires à tout va et exiger, sur l’influence des producteurs laitiers du Wisconsin, que la gestion de l’offre ne soit plus acceptée comme un système reconnu et accepté devant l’OMC. La bataille pour sauver la gestion de l’offre ne fait que commencer!