« L’Association des fromagers artisans est contre le principe d’être détenteur de quotas »- Arsenault

« L'Association des fromagers artisans est contre le principe d'être détenteur de quotas » selon ce qu’il a déclaré à La Vie agricole en juin dernier. Le vice-président de l'association, M. Louis Arsenault, estime que les artisans n'ont pas les outils pour faire face au défi. Plusieurs fromagers-artisans disent ne pas vouloir de quotas d'importation.

Les gros joueurs qui contrôlent la majorité des quotas actuels ont un réseau bien établi déjà et « plus vous allez avoir de détenteurs de quotas plus ils vont devoir trouver des marchés ». M. Arsenault estime que « ce qui va arriver, c'est une guerre de prix importante et cela entraînerait une baisse de prix qui fera mal aux artisans ».

De plus, fait remarquer M. Arsenault, les artisans « n'ont pas les outils pour faire face aux aléas du marché comme à la variation des taux de change » ce qui pourrait aussi faire augmenter les prix des fromages importés rendant plus difficile la mise en marché ici.

D'un autre fromager-artisan, M. Pascal-André Bisson, la remarque est plus cinglante : « Se regrouper pour obtenir des quotas, je trouve ça tellement aberrant c'est comme fournir l'arme qui me tue en même temps ».

M. Bisson ajoute : « Comme fromager je m'attends à avoir des programmes de compensation pour améliorer la qualité de mes fromages, de mes équipements, mon efficacité au travail, la formation de ma main-d'oeuvre. Une fois que j'aurai fait ça, amenez n'importe quel fromage de n'importe quel pays il n'y en aura pas de problème. »

Un outil pour aider

Par contre le professeur Sylvain Charlebois de l'Université Dalhousie estime pour sa part que le gouvernement fédéral « se doit d’octroyer une bonne partie de ses quotas à ces entreprises afin qu’elles puissent faire de la répartition de risques, contre la gestion de l’offre ».

Dans un article publié au début de juin (http://lavieagricole.ca/4068/) M. Charlebois croit que cela « permettrait aux artisans-fromagers de survivre et de prospérer dans un contexte plus compétitif pour les fromages fins ».

Pour M. Charlebois « La stratégie d'Ottawa doit donner une chance à nos artisans-fromagers » selon ce qu’il publiait récemment dans La Vie agricole.

Depuis les entrevues réalisées avec MM. Arsenault et Bisson, nous apprenions qu’Ottawa fera en sorte que les fromageries d’une part et les distributeurs et détaillants d’autre part se partagent moitié-moitié les 17 500 tonnes additionnelles de fromage qui seront importées.

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