La Via Campesina, le Mouvement agroécologique de l’Amérique latine et des Caraïbes (MAELA) et l’Union paysanne ont rejoint le Comité international de Planification de la Souveraineté alimentaire (CIP) pour demander un moratoire sur les nouvelles technologies qui «menacent l’intégrité paysanne et la souveraineté alimentaire», disent-ils.
«Lors de la récente COP 14 en Égypte, nous avons suivi de près plusieurs enjeux discutés par les États membres, notamment le forçage génétique, la biologie synthétique et le séquençage numérique. Toutes ces technologies sont promues sous prétexte qu’elles sont des « biens publics » par les forces militaires et les grandes corporations – comme l’Agence pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA) du gouvernement étatsunien, la fondation Bill et Melinda Gates, le Tata Trusts et le Open Philanthropy Project supporté par l’entreprise Facebook. Cependant, le groupe ETC rapporte que ces technologies sont surtout d’intérêt pour l’industrie agro-alimentaire» de dire L’Union paysanne.
L’organisation précise : «Le forçage génétique qui vise à forcer le transfert de gènes dans toute la descendance d’une population (végétale, animale ou humaine), comme des gènes de stérilité, pourrait potentiellement provoquer la disparition d’espèces entières. Un projet appelé « Target Malaria » fait d’ailleurs la promotion de cette technologie invasive afin d’éradiquer les moustiques porteurs de la malaria. Pour y parvenir, le projet veut libérer 10 000 mâles génétiquement « stériles » au Burkina Faso. Toutefois, en réalité, nous ne connaissons rien de ces technologies et la CBD elle-même promeut les idées de principes préventifs – ce qui implique que toutes les précautions doivent être prises jusqu’à ce qu’il y ait une compréhension scientifique exhaustive des impacts. Qu’arrive-t-il si cette caractéristique de stérilité se propage vers d’autres espèces (animales et végétales) dont l’humain dépend dans ses systèmes agro-alimentaires? Le forçage génétique pose une menace sérieuse à notre santé, à la protection des sols, à la biodiversité, aux droits humains et à l’approvisionnement alimentaire. Ces technologies qui proviennent des laboratoires, comme les OGM et maintenant le forçage génétique, ignorent les injustices socio-historiques et la redistribution inéquitable du pouvoir et exigent donc d’être considérées politiquement et d’être démocratiquement observées, plutôt que d’être de simples solutions techniques à court-terme».
L’Union paysanne ajoute : «Durant cette COP, seule la Bolivie a supporté farouchement un moratoire complet sur le forçage génétique, alors que le Brésil, le Canada et la plupart des pays africains ont préconisé la création d’organes de recherche servant à réguler la libération de populations (animales et végétales) génétiquement modifiées. Les pays africains, d’abord hautement incertains, se sont ralliés derrière les positions de l’industrie bio-technologie».
Pour l’Union paysanne «Il y a d’autres solutions concrètes comme l’agroécologie efficace à la préservation de la biodiversité (…) les technologies comme le forçage génétique c’est de la biopiraterie. »