Ottawa, le 2 avril 2012 – Aujourd’hui, le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (RCAB) et Vigilance OGM se réjouissent d’apprendre que l’Université de Guelph (Canada), qui travaillait à la mise au point du controversé porc génétiquement modifié (GM) appelé Enviropig, a décidé de renoncer à la recherche active sur ce qui aurait pu devenir le premier animal génétiquement modifié destiné à la consommation humaine à être autorisé au monde.
Selon le journal Ontario Farmer, le groupe Ontario Pork de l’industrie porcine a décidé de cesser de financer la recherche sur le porc génétiquement modifié. Privée de ce financement, l’université aurait mis en veilleuse son programme de sélection des porcs GM.
« Il n’y a pas de demande ni de besoin pour les animaux génétiquement modifiés. Le gouvernement fédéral devrait cesser d’accepter les demandes d’autorisation concernant les animaux GM destinés à la consommation humaine », a indiqué Lucy Sharratt du RCAB, une coalition rassemblant 18 groupes qui ont fait campagne afin d’empêcher l’approbation des porcs GM destinés à la consommation. « L’Université de Guelph devrait maintenant retirer la demande d’autorisation qu’elle a faite auprès de Santé Canada et ne pas poursuivre sur la voie de la commercialisation. Il est temps de mettre fin à toute tentative visant à mettre des animaux GM sur le marché. »
Le porc Enviropig a été conçu en laboratoire à partir de matériel génétique issu d’une souris afin de réduire la quantité de phosphore dans ses excréments. L’Université de Guelph a amorcé ses recherches sur le porc GM en 1995 et a fait une demande d’approbation en matière d’innocuité alimentaire auprès des autorités du Canada et des États-Unis en 2009. Alors que le Canada approuvait la reproduction des porcs GM en février 2010, aucun gouvernement n’a approuvé la vente du porc Enviropig à des fins de consommation humaine, et aucun porc GM n’a été commercialisé.
« Il est évident que les consommateurs ne veulent pas manger de la viande d’animaux GM; nous sommes donc soulagés que le projet soit mis en veilleuse. Si la mise en marché du porc GM avait été autorisée, les consommateurs auraient évité de manger du porc, mentionne Paul Slomp, vice-président des jeunes de la National Farmers Union. « Ce porc GM, que l’on peut considérer comme un fiasco, aurait pu nuire de manière permanente aux marchés national et international du porc. »
Le RCAB et Vigilance OGM concentreront dorénavant leur attention sur un autre problème: un saumon de l’Atlantique GM ferait actuellement l’objet d’une procédure d’évaluation par le gouvernement canadien. Les ministères chargés de la réglementation refusent de dire aux Canadiens s’ils évaluent ou non ce poisson GM en vue de l’approuver.
Information:
Lucy Sharratt, (en anglais) 613 241 2267, poste 25; Paul Slomp, National Farmers Union, (en anglais) 613 898 9136 ; Christine Gingras, Nature Québec, (pour Vigilance OGM), 418-648-2104, poste 2051; Charles Tanguay, Union des consommateurs; cell.: 514 743 0419