Dans un texte d’opinion publié sur son compte Twitter, Marcel Groleau, président de l’UPA s’est dit globalement satisfait des budgets 2019-2020 des gouvernements canadien et québécois qui ont été déposés la semaine dernière sauf pour ce qui a trait au financement du plan vert souhaité par son syndicat. Il s’interroge sur les destinataires qui bénéficieront des compensations promises notamment dans le lait!
«Du côté fédéral, les producteurs sous gestion de l’offre attendaient le budget avec impatience, plus particulièrement dans le secteur laitier. (…) Le budget prévoit 3,9 G$ pour les pertes encourues à la suite des concessions octroyées à l’Europe et dans le Partenariat transpacifique global et progressiste, dont la somme de 1,5 G$ destinée à protéger la valeur des quotas. Comme nous le disions à l’ex-premier ministre Stephen Harper en 2015, la meilleure façon de protéger la valeur des quotas est de dédommager entièrement et équitablement les producteurs pour les pertes causées par les concessions de marchés. Ce montant de 1,5 G$ serait donc beaucoup mieux investi s’il était versé aux agriculteurs touchés».
Le président craint-il que ce ne soient les banques, qui tiennent ces quotas en garantie, qui se retrouvent bénéficiaires de ce 1,5 milliard de dollars ?
Il précise attendre aussi des compensations suite à la ratification du nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique. Il énumère ensuite divers volets identifiés par le budget fédéral : l’appui aux projets axés sur les aliments locaux, la promotion des produits canadiens, la lutte contre la fraude alimentaire, l’accès possible à la résidence permanente pour certains travailleurs étrangers, l’accueil des travailleurs étrangers temporaires, une vigilance accrue au chapitre de la peste porcine africaine mais déclare que «Si les intentions sont bonnes, les budgets consacrés à ces mesures sont très modestes».
À Québec, Groleau veut une réforme fiscale
Du côté de Québec, Marcel Groleau félicite le gouvernement de François Legault qui «a donné suite à son principal engagement agricole de la campagne électorale en bonifiant de 50 M$ par année l’aide à l’investissement dans les secteurs agricole et agroalimentaire». Encore là, le président de l’UPA espère que les budgets seront investis directement dans les fermes. S’il voit d’un bon œil les 15 millions de dollars annoncés pour limiter l’augmentation de la part des taxes foncières payée par les producteurs en 2019 et 2020, il souligne que cet enjeu n’est pas réglé et note que l’environnement fiscal des producteurs deviendra de plus en plus insoutenable sans une réelle réforme fiscale.
Marcel Groleau ne voit pas par contre d’appui au Plan vert agricole proposé par le syndicat dans les dernières semaines et s’en désole.