«Les entrepreneurs agricoles sont bien conscients des préoccupations de santé et pour l’environnement associées à l’utilisation des pesticides en agriculture. Comme pour tous les autres enjeux auxquels est confrontée l’agriculture, nous sommes ouverts et déterminés à améliorer nos pratiques pour une utilisation encore plus judicieuse de ces produits. C’est donc pourquoi l’essentiel du débat n’est pas à savoir si l’on doit être pour ou contre l’utilisation des pesticides en agriculture. Les parlementaires doivent plutôt profiter des témoignages entendus devant la Commission parlementaire pour explorer de réelles solutions durables qui peuvent être mises en place pour soutenir les entrepreneurs agricoles.», a écrit Les Céréaliers du Québec, un branche du syndicat non encore reconnue par la Loi, Conseil des entrepreneurs agricoles.
Pour les Céréaliers du Québec, les solutions ci-dessous sont incontournables :
? Mettre fin au monopole de représentation syndicale de l’UPA afin de libérer les producteurs agricoles du discours unique et de préserver les instances gouvernementales et scientifiques de l’influence démesurée qui est exercée par l’UPA sur le choix des politiques et le contrôle des budgets, comme vécue lors des allégations d’ingérence dans la recherche sur les pesticides au CÉROM au début de l’année 2019.
? Mettre en place des politiques qui soutiennent la diversité des producteurs et des productions, puisqu’une plus grande diversité agricole contribuera à réduire l’utilisation des pesticides agricoles à l’échelle du Québec.
? Préserver le rôle conseil des agronomes qualifiés et formés qui prescrivent l’usage des pesticides auprès des producteurs : on accepte facilement que des vétérinaires puissent prescrire et vendre des
médicaments pour soigner nos animaux de ferme. D’autres vétérinaires prescrivent et vendent aussi des médicaments à tous les propriétaires d’animaux domestiques. Cependant, on critique certains agronomes qualifiés qui prescrivent et vendent des pesticides pour préserver nos cultures. La connaissance des produits et la compétence doivent être ici les critères encouragés et non le lien d’appartenance des agronomes.
? Conserver la possibilité pour les producteurs de recourir à des pesticides en cas de nécessité et sur prescription agronomique pour répondre à des enjeux de préservation des cultures, comme c’est le cas actuellement. L’usage de pesticides en agriculture peut ainsi être comparé à l’usage de médicaments sous ordonnance chez l’humain.
? Donner suite aux recommandations du Commissaire au développement durable du Québec dans son rapport de 2016 : mobiliser des ressources humaines et financières d’importance en recherche, en faisant appel à des compétences diversifiées pour fournir aux agriculteurs des alternatives à l’utilisation des pesticides.
? Accroître la formation et l’accès à l’information chez les producteurs sur l’utilisation raisonnée et responsable des pesticides, les stratégies de réduction et les alternatives efficaces offertes.
Au-delà des préoccupations légitimes énoncées envers les pesticides, il faut, selon Les Céréaliers du Québec, aussi rappeler que les fruits, les légumes et les céréales du Québec sont très souvent de meilleure qualité et plus salubres que ceux des autres provinces ou des produits d’importation accessibles aux consommateurs sur nos tablettes.
« Les Céréaliers du Québec sont des entrepreneurs agricoles engagés qui désirent faire partie des solutions. Il y a de la place au Québec pour toutes les formes d’agriculture et chacune d’entre elle est en mesure, dans le respect de ses caractéristiques et sans dénigrement des autres types de production, de contribuer à l’amélioration du bilan pesticide. C’est en appliquant les solutions durables que nous préconisons que nous serons en mesure d’y parvenir », de conclure M. Clément Leblanc, président des Céréaliers du Québec.