Faute d’être invités…

Faute d’avoir été invité à défendre mon mémoire publiquement devant la Commission -tout comme l’Union paysanne et plusieurs autres- je me présenterai comme visiteur à la séance de la Commission mardi soir -tout comme Maxime Laplante, l’actuel président et co-fondateur de l’Union paysanne. C’est au cours de cette séance que s’exprimeront le CEROM et Louis Robert.

Nous espérons, par notre présence et notre disponibilité envers les députés de la Commission et les médias présents, avoir l’occasion de faire valoir le message que nous avons répété toutes ces années concernant la nécessité  de sortir du modèle actuel de production, dôpé aux intrants chimiques toxiques, dominé par les multinationales de l’agrochimie et  tourné vers l’exportation et le libre échange. Notre agriculture doit et peut faire la transition vers des pratiques écologiques, un soutien écoconditionnel et l’autosuffisance alimentaire de nos communautés, comme en font tous les jours la démonstration les producteurs biologiques sur grandes et petites surfaces. Pour ma part, j’ai suggéré, dans mon mémoire à la Commision, un plan de sortie des pesticides et engrais chimiques étalé sur 5 à 10 ans, impliquant toutes les ressources-conseil du gouvernement et du milieu.

La Commision actuelle, qui est une sorte d’accident provoqué par le congédiement du lanceur d’alerte Louis Robert, dérange des intérêts corporatifs puissants. Ceux-ci tentent visiblement d’enfermer le débat dans un discours sur la lutte intégrée, volontaire et compensée, pour rationaliser et limiter l’usage des pesticides mais non les éliminer, car ils sont indispensables aux monocultures et élevages intensifs destinées, en fin de compte, majoritairement à l’exportation, qui mobilisent de plus en plus nos terres cultivables. Ces pressions expliquent sans doute en partie que des intervenants importants dans ce débat, comme l’Union paysanne, aient été tenu à l’écart des séances publiques.

Faut-il rappeler que les pesticides ne sont pas des médicaments mais des poisons puissants qu’on retrouve maintenant partout dans l’environnement, dans l’air, dans l’eau, dans nos aliments et jusque chez les bébés dans le sein de leur mère. Les dosages de ces produits toxiques continuent à reposer essentiellement sur des études et des protocoles provenant des grandes compagnies qui les produisent et les vendent, et les agronomes qui conseillent les agriculteurs sont eux-mêmes de plus en plus au service de ces mêmes compagnies. Les liens entre ces produits toxiques et la dégradation des sols et de l’environnement en général, ainsi que des dizaines de maladies et de disfonctionnements en émergence, se précisent chaque jour davantage.

La transition écologique en agriculture est désormais une priorité dans la transition écologique elle-même.

Roméo Bouchard, co-fondateur de l’Union paysanne

418-492-5727, romeobouchard@hotmail.ca

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