Séralini, l’anti Monsanto, une opération de communication selon le chercheur Kuntz

Gilles-Éric Séralini, chercheur biologiste français pourfendeur de Monsanto,  bien connu mondialement pour son études sur les rats nourris au maïs OGM, est à nouveau malmené par la communauté scientifique. Ces jours-ci sur France-Culture son étude a été considérée comme ne prouvant rien par le chercheur et biologiste Marcel Kuntz. Celui-ci prétend sur France-Culture que l’étude  de Séralini « s'est révélée complètement fausse !» 

Pourtant  en 2012 cette étude sur la toxicité des OGM avait été vite médiatisée mondialement.

«On y voyait des photos épouvantables de rats qui, nourris avec un maïs OGM associé à un pesticide (Roundup), avaient développé des tumeurs atroces provoquées par la toxicité de ces aliments. Or, la réalité est un peu plus compliquée.», de dire à France-Culture, Marcel Kuntz, biologiste, directeur de recherche au CRNS, enseignant à l'Université Grenoble-Alpes.

«D'abord, ce que l'on peut remarquer, si on connaît un tout petit peu la méthode scientifique, c'est que l'on nous montre trois photos de rats : un qui a mangé un OGM, un autre qui a bu le pesticide et un qui a absorbé les deux. Et vous ne voyez aucun rat "contrôle" ce qui est quand même curieux pour une méthode scientifique. D'autant plus que si on lit attentivement la publication, on s'aperçoit que les rats témoins avaient, eux aussi, des tumeurs. Mais on ne les montre pas. On sent bien qu'il y a quelque chose qui n'est pas tout à fait franc du collier et qu'il y a une manipulation d'image pour appuyer une thèse en ne montrant pas tous les éléments. »

Pour Marcel Kuntz ce fut une opération médiatique de M.Séralini et de ses alliés politiques. Il précise aussi, à la décharge des médias, qu'il n'y avait pas de possibilité à l'époque, de vérifier quoi que ce soit puisque la publication elle-même n'était pas encore disponible.

«Au début, c'était une étude de toxicologie, de ce que je comprends : on va nourrir des rats avec l'OGM, le pesticide… et puis on fait des analyses sanguines, et au microscope pour parler simplement. Jusque- là, je pense qu'elle était adaptée à cette approche toxicologique classique et puis, au cours de l'étude, elle a glissé vers cette histoire de tumeur chez les rats, de cancérogenèse et elle n'était, en fait, pas adaptée au départ à ce type d'étude. Mais c'était probablement ce que les auteurs ont vu comme le plus porteur médiatiquement.», de dire Marcel Kuntz au micro de France-Culture.

 

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